Le marché international du gaz s'est repris au 1er trimestre 2021, avec des prix relativement élevés. Ce qui, bien entendu, est une bonne nouvelle pour les exportateurs de gaz dont Sonatrach. Ainsi, à la mi-janvier, les prix sur le marché spot (libre) en Asie se sont envolés à "des niveaux historiques (30 dollars le million de BTU)". Le prix spot européen a également flambé en début d'année, atteignant un pic de "9 dollars le million BTU, le 12 janvier dernier, son plus haut niveau depuis décembre 2019", selon le dernier rapport de Cedigaz, un organisme international spécialisé dans la collecte et l'analyse de données sur le gaz. Pour mémoire, l'année dernière, les prix du gaz étaient au plus bas, notamment en Europe où le spot était tombé à 1 dollar le million de BTU. Le présent relève, en outre, que "les prix des contrats long terme indexés aux prix du pétrole se sont également redressés". Le prix du gaz indexé au prix du pétrole est estimé à "7,1 dollars le million de BTU en mars dernier", y est-il indiqué. Au premier trimestre 2021, relève le rapport, "l'Europe a augmenté ses achats par gazoducs auprès de Gazprom, le géant gazier russe, par le biais des contrats long terme indexés, les acheteurs anticipant un renchérissement des prix lors des prochains mois". Le document ajoute que "l'évolution de l'approvisionnement européen et les tendances des prix dépendront fortement de la stratégie commerciale de Gazprom (...)". Mais avec l'émergence de nouveaux pays exportateurs de gaz tels que le Qatar, les Etats-Unis, l'Australie, elle se fait concurrencer sur ce marché. Le rapport souligne que le Qatar, par exemple, qui bénéficie d'un approvisionnement "flexible" et à "faible coût", a réorienté une "partie de ses exportations vers l'Europe". En février dernier, les exportations américaines de GNL ont fortement chuté en raison des perturbations techniques liées à la vague de froid extrême. Mais, y est-il mentionné, "elles ont rapidement rebondi en mars pour atteindre de nouveaux records". Selon les experts du Cedigaz, le commerce du GNL est amené à connaître un "dynamisme croissant dans les mois à venir, l'offre de GNL étant fortement soutenue par les usines américaines". En raison d'un hiver très froid, les besoins de remplissage des stockages de gaz sont beaucoup plus importants cette année, en particulier en Europe. Le rapport précise d'ailleurs que "les importations européennes de GNL devraient rester élevées cet été, risquant même de créer une concurrence avec l'Asie". De même, il indique que "les perspectives sont positives, côté demande, les pays augmentant leurs taux de vaccination contre la Covid-19 et réduisant les restrictions sur l'industrie et l'activité économique". Selon les courbes actuelles des prix à terme, les prix de marché européens et asiatiques resteraient sur l'année 2021 à "des niveaux environ deux fois plus élevés qu'en 2020", note le document qui souligne par ailleurs que le prix du gaz sur le marché américain "devrait également augmenter cette année (+53%) en raison du relèvement des exportations de GNL combiné à une production gazière domestique stable". Youcef Salami