Maintenant que la charte pour “la paix et la réconciliation nationale”, la désormais “feuille de route” du chef de l'état, a été “plébiscitée”, selon les résultats officiels, par le peuple algérien, le Mouvement démocratique et social (MDS) estime “vital”, voire urgent de fédérer les forces démocratiques autour “d'un SMIG démocratique” pour se présenter en alternative à un système déliquescent. Lors de son conseil national organisé ce jeudi au siège du parti à Alger, la formation dirigée désormais par Ali Hocine, en remplacement du défunt El-Hachemi Chérif, constate que le référendum du 29 septembre a relevé deux principaux aspects : d'une part, les citoyens, à travers le rejet massif exprimé, sont contre l'impunité accordée aux criminels et, d'autre part, le désaveu, comparativement à l'élection présidentielle d'avril 2004 où, à ses yeux, la population “y avait espéré une solution”, traduit un rejet pur et simple du système rentier. “Certains disent que la population est fatiguée mais, à vrai dire, elle ne se reconnaît plus dans les mascarades organisées par le pouvoir”, a fait observer un membre de la direction nationale. Sur un autre plan, le parti estime que le discours et la campagne menés par ses militants ont donné leurs fruits car “on a été un peu agressifs”, selon un autre membre. Mais au-delà de ce constat, la leçon fondamentale, aux yeux de l'ex-parti communiste algérien, tient à la décantation qui s'est opérée à la faveur de cette consultation. Autant elle a montré les limites du système, stérile dans le sens “biologique” du terme, incapable de changement, autant elle a provoqué le clivage, nécessaire à la visibilité politique, entre les démocrates et les forces rétrogrades et conservatrices. Dès lors, la fédération des forces du progrès s'avère, soutient le MDS, impérative pour l'avenir démocratique du pays. “C'est pourquoi le bureau national a décidé de contacter les partis démocrates”, a expliqué Ali Hocine. Même si certains minoritaires, il est vrai, ont relevé les divergences qui minent encore la mouvance démocratique, il reste que l'essentiel des cadres du parti présents sont unanimes à soutenir qu'il faut trouver un “SMIG consensuel” autour des valeurs partagées comme la question de la laïcité, l'école, la défense des libertés. Une espèce de charte démocratique autour de laquelle doivent se retrouver toutes les forces vives de la nation, les personnalités, les artistes, les syndicalistes et les intellectuels démocrates. Une charte qui doit comporter, également, des propositions de prise en charge des problèmes quotidiens des citoyens et des solutions aux multiples crises qui affectent le pays. Le MDS qui, dans un premier temps, veut que les rencontres avec les autres formations soient bilatérales, se fixe déjà comme objectif, lui qui n'est pas dans la course, de dissuader les autres partis de bouder les élections partielles prévues le 24 novembre prochain. Un pari, certes, difficile mais l'important et d'arriver à terme à une convergence démocratique, a-t-on estimé. KARIM KEBIR