Comme chaque samedi, les artères principales de la ville de Kherrata vibrent sous les pas des centaines de manifestants à l'occasion de la marche hebdomadaire du Hirak. En effet, ils étaient hier, encore une fois de plus, des centaines à battre le pavé dans cette ville martyre de la place du 16-Février jusqu'en face du siège de la mairie. C'est vers 11h30 que le coup d'envoi de la marche a été donné par les manifestants qui scandaient les slogans traditionnels du mouvement populaire du 22 Février 2019. "Libérez les détenus ", "ulac lvot" (pas d'élection), "presse libre et justice indépendante" et "Djazair houra dimoqratiya" (Algérie libre et démocratique) ont été, entre autres, les slogans scandés à gorge déployée par les centaines de manifestants durant toute la manifestation d'hier. Conséquemment à l'arrestation de manifestants aux marches du Hirak la veille, à Alger et Constantine notamment, dont un manifestant kherrati, Semaoune Abdelouahab, est toujours en état d'arrestation à Alger, les manifestants ont observé un rassemblement devant le tribunal et un autre devant la sûreté urbaine de la daïra de Kherrata pour réclamer la libération de tous les détenus d'opinion du Hirak. Durant ces deux rassemblements, les manifestants ont scandé haut et fort, notamment "Tilleli iymehbas n'ray" (liberté pour les détenus d'opinion) et "presse libre et justice indépendante". Devant le siège de la mairie, point de chute habituel de la marche, un autre rassemblement de courte durée a été aussi observé par les manifestants en scandant toujours les mêmes slogans hostiles au pouvoir, avant de se disperser dans le calme. À signaler qu'au lendemain du décès du regretté Ali Yahia Abdenour, la ville a abrité une marche spontanée du Hirak dédiée à la mémoire du défunt.