C'est un constat des plus alarmants que fait le secrétariat politique du Parti des travailleurs de la situation générale du pays, mais aussi des réactions des autorités aux dernières manifestations qui ont émaillé plusieurs secteurs d'activité. Dans un communiqué rendu public, hier, le secrétariat politique du PT n'y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer la gestion sécuritaire des conflits sociaux et les accusations portées par les autorités contre les travailleurs en grève. "La gestion sécuritaire de ces conflits sociaux est porteuse de tous les dangers", a estimé le PT, ajoutant qu'"il n'y a aucun doute sur le fait que ce sont les dérives totalitaires, les atteintes aux droits de l'Homme, l'appauvrissement des populations... qui ouvrent la voie aux manipulations étrangères, aux mains étrangères". Tout en dénonçant "le recours à la répression, aux interpellations et aux condamnations arbitraires prononcées contre des militants, des manifestants, blogueurs, journalistes, penseurs...", le secrétariat politique du PT a ajouté, dans ce sens, que "ce sont ces dérives dangereuses qui constituent un vivier à toutes les manipulations pouvant porter atteinte à la stabilité et à la sécurité nationales", considérant, ainsi, que "l'immunité du pays passe par le respect de toutes les libertés démocratiques, la libération de tous les détenus politiques et d'opinion et la satisfaction des revendications légitimes de la population laborieuse" à qui, regrette le PT, "le gouvernement propose de mourir de faim en silence sous prétexte que le pays est à la veille d'une élection alors que l'immense majorité du peuple n'en a rien à cirer de cette dernière". Pour le PT, les différentes manifestations des travailleurs ne sont que l'exercice "de droits fondamentaux", indiquant que "nulle part nous avons vu des travailleurs ou leurs représentants s'adresser aux institutions internationales pour régler les problèmes dans lesquelles ils pataugent depuis des années". "Qui peut croire à l'accusation de trahison brandie contre les différentes catégories de fonctionnaires et travailleurs qui luttent légitimement pour la survie de leurs familles et le sauvetage de leurs outils de travail ?", s'est interrogé le secrétariat politique du PT, estimant que "le point de rupture est atteint", rappelant que cette accusation contre les travailleurs protestataires "intervient au moment même où le président Tebboune a ordonné à ses ministres de privilégier le dialogue dans la gestion des conflits sociaux". Tout en apportant "sa caution" au dialogue avec les travailleurs en grève, le PT appelle "à la levée des sanctions arbitraires qui frappent les 230 agents de la Protection civile", estimant qu'ignorer "les souffrances vécues par les millions d'Algériennes et d'Algériens, c'est ouvrir les portes au pire, à l'irrémédiable".