Le Haut-commissariat à l'amazighité (HCA) vient de lancer un appel aux pouvoirs publics, aux artistes, aux hommes de culture et aux personnalités nationales pour l'exhumation des cendres de Cheikh El- Hasnaoui et de Slimane Azem et leur transfert en Algérie, leur pays natal. C'est à l'occasion de la journée d'étude sur la vie et l'œuvre de ces deux figures emblématiques de la chanson algérienne kabyle, organisée hier à l'initiative de cette institution à la salle Mohamed-Zinet de Riad El Feth que cette revendication a été formulée. Toutefois, l'idée revient à M'henna Mahfoufi, docteur en ethnomusicologie à Paris, qui, en présentant une communication sur “Cheikh El Hasnaoui : un artiste peu connu”, a regretté, non sans émotion, que ce dernier soit “enterré dans un caveau communal”. La proposition a été saisie au vol par le secrétaire général du HCA, Youcef Merrahi qui a déclaré : “On joint notre voix à la tienne pour demander à ce que les dépouilles des deux artistes soient rapatriées en Algérie.” Soutenant que l'enterrement à l'étranger de ces deux artistes reviendrait à leur faire “subir un double exil”, Youcef Merrahi a estimé que “l'exil qu'ils ont connu de leur vivant, il ne faut pas qu'ils le connaissent après leur mort”. Aussi, a-t-il tenu à préciser “les grands pays comme la France arrivent à créer des panthéons, et le dernier en date a été celui d' Alexandre Dumas, pourquoi ne pas créer chez nous ce genre d'institution. D'autant qu'il y a El-Alia pour les grands révolutionnaires pourquoi pas El-Alia pour les grands intellectuels et artistes tels Kateb Yacine et tant d'autres”. Toutefois, l'initiative du HCA se heurte à une difficulté : prendre autorisation auprès des familles respectives des deux monuments de la chanson kabyle pour que le rapatriement se fasse. Par ailleurs, la rencontre d'hier a vu la participation d'un bon nombre de personnalités qui ont côtoyé ou aimé les deux artistes : Idir Aït Amrane, Rachid Mokhtari, Bheidja Réhal et Abdenour Abdesslam. N. M.