La journaliste Kenza Khatto, qui travaille pour Radio M, en garde à vue depuis le 14 mai dernier, a été remise en liberté et son procès est renvoyé pour au 25 mai. Le journaliste et directeur des médias électroniques Maghreb Emergent et Radio M, Ihsane El-Kadi , a été placé hier sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger, a indiqué son avocate, Me Zoubida Assoul. Poursuivi en justice sur la base d'une plainte déposée par le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, Ihsane El-Kadi a été présenté dans la matinée devant le procureur du même tribunal au lendemain de sa convocation par la brigade de Gendarmerie nationale de Bab Jdid. Outre le fait qu'il doit se présenter chaque lundi à 10h au commissariat de police, il est aussi soumis à une interdiction de sortie du territoire national avec confiscation de son passeport. Mais il lui est également interdit de quitter les limites territoriales de la wilaya d'Alger, sans autorisation, selon toujours ses avocats. Le journaliste éditeur de Maghreb Emergent est poursuivi pour "atteinte à la sécurité et l'intégrité de l'unité nationale" et "publications qui nuisent à l'intérêt national", en référence à ses écrits dans lesquels il a évoqué l'association Rachad, que les autorités viennent de classer comme organisation terroriste, au même titre que le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK). Dans un premier temps, M. Ihsane avait été convoqué pour se présenter à la brigade de gendarmerie de Bab Jdid, avant qu'un officier de ce corps de sécurité ne se pointe dans les locaux de Radio M, muni d'une autre convocation, l'informant qu'il devait se présenter directement devant le procureur du tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Il y a quelques semaines, il avait été convoqué par les gendarmes, mais il avait décidé de ne répondre à aucune de leurs questions. Il avait été relâché au bout de quelques heures sans suite. Quant à la journaliste Kenza Khatto, qui travaille pour Radio M, en garde à vue depuis le 14 mai dernier, elle a été remise en liberté et son procès est renvoyé au 25 mai. Violemment arrêtée lors de la marche de vendredi dernier, elle est accusée d'"atteinte à l'unité nationale", "publication incitant à attroupement non armé et pouvant porter atteinte à l'intérêt national" et "outrage à corps constitués". N'ayant rien mangé de la journée et épuisée par cinq jours de détention dans les locaux de la police, Kenza Khatto s'est évanouie en pleine audience, lors de sa comparution immédiate, après avoir été présentée devant le procureur et ensuite devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. La juge a suspendu l'audience pour quelques minutes, le temps que Kenza Khatto reprenne ses esprits. Malgré la pression et la fatigue physique, notre consœur a gardé le moral durant ces quatre jours de détention, nous a indiqué Zoubida Assoul, membre du collectif d'avocats, assurant la défense de tous les détenus politiques et d'opinion, mais aussi des journalistes qui sont poursuivis en justice pour leurs écrits, dont notre collègue Rabah Karèche, correspondant de Liberté à Tamanrasset, toujours en détention en attente de son procès. Interpellé lors de la marche de vendredi et placé en garde à vue jusqu'à hier, Saïd Haddad a été placé sous mandat de dépôt suite à sa comparution immédiate. Lyès Menacer