La cour d'appel de Béjaïa a renvoyé, hier, à l'audience du 16 juin prochain, l'affaire des 10 manifestants arrêtés lors de la marche du Hirak, organisée le vendredi 19 juin 2020 dans la ville des Hammadites. Selon Me Mourad Zenati, l'un des avocats de la défense, les 10 activistes du Hirak sont poursuivis pour trois chefs d'inculpation, à savoir "attroupement non armé", "outrage à corps constitués" et "destruction de biens publics". Pour rappel, le tribunal de première instance de Béjaïa avait prononcé la relaxe en faveur de 4 manifestants, une peine de 6 mois de prison avec sursis pour 4 autres, alors que deux autres mis en cause avaient écopé d'une année de prison ferme. Au lendemain du prononcé du verdict, les six condamnés à des peines d'emprisonnement ont décidé d'interjeter appel auprès de la cour de justice de Béjaïa. À noter que toujours dans la journée d'hier, deux militants du Hirak, Khaled Tazaghart et Amar Beri en l'occurrence, ont été auditionnés sur des procès-verbaux (PV) par les éléments de la Police judiciaire (PJ) relevant de la sûreté de wilaya de Béjaïa. Au terme de l'interrogatoire qui a duré plusieurs heures, les deux hirakistes ont été relâchés. Vingt-quatre heures avant, soit mardi dernier, Khoudir Benouaret et Malek Sebahi, deux autres militants du Hirak, ont été également auditionnés par les mêmes services de la Police judiciaire. Après deux heures d'audition sur PV, les deux hirakistes ont été relâchés des locaux du commissariat central. Les motifs de ces convocations en cascade ? Les services de police reprochent aux militants convoqués leurs publications sur les réseaux sociaux appelant au rejet des élections législatives anticipées du 12 juin prochain, au non-respect de la décision du ministère de l'Intérieur de soumettre toute manifestation publique à une demande d'autorisation au préalable, mais aussi à la poursuite des manifestations de rue jusqu'à la chute du régime politique en place.