La wilaya accuse un taux de chômage qui dépasse largement les 45%, comparativement à la population active. Les offres d'emploi se font avec parcimonie. Il faudrait connaître des personnes influentes pour pouvoir décrocher un. Pourtant, la wilaya renferme trois secteurs capables de jouer un rôle prépondérant dans la résorption du chômage, à savoir les secteurs de l'agriculture, la pêche et le tourisme. Ce dernier est en jachère vu l'absence d'initiative. De ce fait, l'on pourrait avancer, sans être démenti, que seul le secteur de l'éducation qui organise chaque année des concours et la Conservation des forêts qui ouvre la vacation, les autres secteurs sont en période d'hibernation en matière d'emploi. Les jeunes, aussi bien universitaires que ceux ayant décroché au niveau des centres de formation des diplômes dans diverses spécialités, sont dans le sens le plus large du terme désemparés, ne sachant à qui s'adresser. Selon ces jeunes, il y a un manque flagrant de communication entre ces organismes générateurs d'emplois et eux. La bureaucratie fait à El Tarf des siennes, fermant souvent les “issues de secours”. Les jeunes ont, à chaque occasion, exprimé leur ras-le-bol aussi bien à El Tarf qu'à Dréan ou Bouhadjar lors des journées dites de sensibilisation, et n'y croient plus à cette politique d'insertion dans le monde du travail par le biais de la création de petites entreprises. Ce sont toujours les mêmes qui en bénéficient, dira un jeune, fou de rage, lors d'un regroupement organisé récemment pour les informer des nouvelles méthodes. Tout le monde aura constaté, lors du regroupement à El Tarf, le décalage existant entre ces organismes et les personnes intéressées par ces opportunités d'emploi des jeunes. Les journées de sensibilisation sont considérées par un grand nombre de jeunes comme étant une perte de temps et demandent aux autorités compétentes de passer réellement à des actions concrètes pour juguler le chômage. Le résultat est là, diront des jeunes fraîchement sortis des universités et des centres de formation, le nombre des chômeurs est en perpétuel augmentation, l'on compte plus de 6 000 pour une toute petite wilaya comme El Tarf disposant pourtant de riches potentialités dans les domaines agricole, touristique et surtout forestier pour ne citer que ceux-là. La richesse aquatique est en train de vieillir et plusieurs pêcheurs attendent une aide pour assurer son exploitation. Malheureusement, la situation a tendance au pourrissement en l'absence de mesures concrètes à prendre sur le terrain immédiatement, nous diront des jeunes laissés-pour-compte. Plusieurs parmi eux ont abandonné l'initiative après avoir constitué plusieurs pièces vu les nombreuses opérations bureaucratiques auxquelles ils se sont heurtés et qui leur ont coûté beaucoup d'argent… Sans parvenir à leur objectif. Tahar Boudjemaâ