L'école Khallef est le dernier établissement privé à Oran à obtenir son agrément. Mais pour cet établissement, ce fut un véritable parcours du combattant pour décrocher le fameux quitus puisque ce n'est qu'en date du 20 septembre que l'agrément a été effectivement délivré. Il aura fallu à la promotrice du projet déposer un recours après que son dossier a été rejeté une première fois pour cause “d'une mauvaise lecture du dossier !” nous-a-t-on expliqué. Quelque part, c'est justice qui a été rendue puisque, comme nous avons pu le constater sur place, de tous les établissements agréés à Oran, cette école est la seule ayant des structures répondant aux normes et aux exigences du cahier des charges. Par le passé, l'école Khallef fonctionnait avec des classes de préscolaire et des cours de soutien et de rattrapage. Aujourd'hui, bien que devant entamer son année scolaire avec du retard, pour cause donc d'agrément, la directrice a pu ouvrir une classe de première dans le cycle moyen, en attendant d'ouvrir une classe de seconde et, ensuite, pour le palier secondaire puisque son agrément prévoit les trois paliers. Les locaux sont divisés en deux parties, un premier espace composé de classes, de salle d'éveil et d'espace médiathèque pour le préscolaire et une autre partie pour le moyen et le secondaire avec des classes aménagées et une cour pour la pratique du sport. Notre interlocutrice, qui a plus de 30 ans d'enseignement, nous parle de son engagement dans le secteur public durant toute sa carrière, ce qui lui a valu souvent d'être menacée. Aujourd'hui dans le privé, elle dit vouloir se battre pour les enfants, pour le pays : “Je n'ai pas fait une école privée pour gagner de l'argent ! Sinon, j'aurais construit une salle des fêtes, une boulangerie et non une école… Mon objectif est de permettre aux parents de classe moyenne d'inscrire leurs enfants, malgré tout, dans le privé…” Comme pour justifier cette sorte d'engagement, Mme Khallef nous explique que pour les élèves qui sont inscrits chez elle, certains n'ont eu que 9,5 de moyenne. “C'est un défi pour les enseignants, et une seconde chance qui est donnée à ces enfants… C'est là mon seul objectif et j'espère même que pour plus tard, il sera possible de créer une bourse d'études pour les enfants issus de milieux pauvres…” Notre interlocutrice, qui estime que d'un point de vue pédagogique, les classes ne doivent pas dépasser 12 élèves, prône un enseignement individualisé, des supports et des moyens pédagogiques adéquats. Le paysage de l'éducation va s'en trouver bouleversé avec, d'abord, la création de ces écoles privées qui, très rapidement, vont devoir se démarquer, se positionner non pas par les effets d'annonce mais par les résultats que l'on exigera forcément d'eux. F. BOUMEDIÈNE