Une soixantaine de locataires n'ayant pas pu, faute de moyens, s'acquitter des frais de la location, ont été traduits devant la justice. Après les moments de joie vécus par les familles qui ont eu la chance de bénéficier de logements sociaux, voici venu le temps des regrets. Car, il s'agit bel et bien de regrets que les nouveaux locataires de l'Opgi ont exprimés ces tout derniers jours et ce, en raison du coût du loyer jugé exorbitant et qui varie entre 2 500 DA pour un F3 et plus de 3 000 DA pour un F4. En effet, il est utile de rappeler que ce sont les plus démunis, sinon une bonne majorité, qui ont bénéficié de logements sociaux, à la faveur du décret présidentiel qui avantage ceux parmi les postulants dont le salaire est inférieur ou égal à 12 000 DA. L'équation est donc simple. Ainsi, des dizaines de familles demeurent dans l'impossibilité d'honorer leurs mensualités locatives. C'est le cas des locataires de Aïn Arba et ceux de Hammam Bou Hadjar qui ont fait l'objet d'une citation en justice par la direction de l'Opgi de la wilaya de Aïn Témouchent, laquelle demande tout simplement leur expulsion, conformément au contrat de location et au décret exécutif n°339/2002 du 20 février 2002. Le recours à la justice a été l'ultime étape pour l'Opgi après avoir tenté vainement, par le biais des mises en demeure, de secouer les locataires afin de les ramener à de meilleurs sentiments. Il va sans dire que le retard accusé dans le recouvrement des loyers est important. Il avoisine, au 31 décembre 2004, les 40%, alors que les dépenses engagées arrêtées à la même date et durant les 4 dernières années pour les travaux d'entretien, de maintenance et de grosses réparations des immeubles, gérés par l'Opgi, sont de l'ordre de 51 725 130 05 DA. Certains locataires n'ont pas payé de loyers depuis plus de 2 années. Cependant, ira-t-on jusqu'à l'expulsion de ces familles dont la première comparution remonte à dimanche dernier devant le tribunal de Hammam Bou Hadjar, sachant que nombreux sont soit des chômeurs, soit des veuves sans ressources où même une handicapée n'a pas été épargnée. En clair, si certains auraient accepté de s'engager de régulariser les arriérées des loyers sous forme d'échéanciers, d'autres espèrent, par contre, que l'Opgi soit désavoué par la justice. “Si l'Etat a pensé à nous lors de la distribution des logements, il doit impérativement promulguer une loi pour prendre en charge, ne serait-ce qu'une partie du loyer qui, à notre sens, est trop élevé”, nous dira l'un des locataires à la sortie du tribunal, dont l'audience a été reportée au 23 octobre prochain. “Nous sommes prêts à payer nos loyers, nous déclarera ce père de famille, mais pour peu que le montant du loyer soit revu à la baisse.” Par ailleurs, un gardien d'une administration étatique, dont le salaire ne dépasse guère les 8 000 DA, qui vient de recevoir la visite du l'huissier de justice, en sa qualité de fils de chahid, n'a pas hésité à exhiber la photocopie du Journal officiel n°25 du 12 avril 1999, notamment dans son article 44 alinéa 2 qui stipule : “Les ayant-droits bénéficient d'une réduction du prix de location.” Par conséquent, “pourquoi l'Opgi refuse d'appliquer cette loi qui date de plus de 6 ans”, s'est-il interrogé ? M. Laradj