Si le marché locatif est dominé dans une très large proportion par le parc immobilier privé, l'Etat demeure détenteur d'un parc non négligeable. Il s'agit, en gros, du logement social locatif régi par les OPGI. Plus de 600 000 logements OPGI en location sont recensés (exactement : 624 942 unités). Destinés aux faibles revenus, ils pratiquent des loyers défiant toute concurrence. S'agissant de logements sociaux, ils sont loin de refléter la vérité des prix. Qui plus est, les locataires ne sont pas tenus de verser un loyer à l'année comme chez le privé mais le règlent mensuellement, en prenant tout leur temps. Les baux oscillent entre 1 000 et 5 000 DA maximum. En moyenne, ils tournent autour de 2 000 DA. En dépit de ce prix modique, les OPGI peinent à recouvrer leurs loyers. “L'Etat continue de pratiquer des prix administrés. Malheureusement, bien qu'ils soient très bas, les gens ne s'acquittent pas de leurs loyers. Le taux de recouvrement des OPGI est d'à peine 35%”, affirme M. Hassan Saïd, conseiller en communication au ministère de l'habitat. Ne parlons pas des charges et autres frais d'entretien. Une situation des plus alarmantes pour les OPGI en ce qu'elle grève leur trésorerie : “Cela traduit une mauvaise volonté de la part des locataires. Ils se permettent cela parce que c'est l'Etat. Cette situation représente une lourde charge pour les OPGI qui se retrouvent ainsi privés d'une part importante de leurs ressources. Les gens ne comprennent pas qu'en refusant de s'acquitter des loyers et des charges, les moyens de l'Etat seront réduits et cela aura une incidence négative sur l'entretien des immeubles. Il ne faut pas s'étonner après de l'état de nos cités”, explique M. Hassan Saïd, avant d'avertir : “Nous veillerons à la mise en œuvre de toutes les dispositions légales pour le recouvrement des loyers.” Toutefois, la meilleure solution selon lui pour mettre un terme à cet état des choses, c'est la cession des biens de l'Etat. “La tendance va vers la diminution de la formule du logement social locatif au profit de la location-vente et de la cession”, assure-t-il. Cela dit, il y a un programme quinquennal qui porte sur la réalisation de 120 000 logements OPGI. Notons qu'en 2003, un décret (le décret 03-269 du 7 août 2003) était venu relancer la formule de la cession des biens dont l'exploitation est intervenue avant le 1er janvier 2004. L'offre est valable jusqu'à décembre 2007. M. B.