Pour non-règlement des arriérés de location, plus de 8 000 locataires de logements sociaux ont fait l'objet de poursuites judiciaires par l'office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). Plus de 3 000 d'entre eux ont été notifiés par huissier de justice, et le reste par des équipes mobiles. Ils ont été destinataires d'une correspondance les mettant en demeure de s'acquitter, dans des délais très courts, de leurs arriérés de loyer. Cette action a été précédée par une autre, durant laquelle les différents tribunaux, territorialement compétents, ont sommé plus de 400 autres réfractaires au règlement de leurs créances d'assainir leur situation avec l'OPGI sous peine de faire l'objet d'une expulsion. Une situation qui, selon des cadres de l'office, a pesé lourd sur la trésorerie de l'OPGI, dont le déficit s'élève à plus de 70 milliards de centimes. Une importante somme qui a, toujours selon la même source, contraint l'OPGI d'abandonner les travaux de réfection, particulièrement l'étanchéité et la peinture, de son parc immobilier de 56 000 unités. « Nous avons tenté de régler cette situation à l'amiable avec les locataires. Ni les multiples rencontres avec les associations de quartiers, ni les opérations de sensibilisation et encore moins les mises en demeure n'ont porté leurs fruits », ont indiqué plusieurs cadres de l'office. Au vu de la situation sociale de la majorité de ces familles, totalement démunies et confrontées depuis des années à un chômage chronique, les conditions de l'OPGI ont peu de chances d'aboutir. « Au moment où on espérait l'application des dispositions relatives à la réduction des 30 % sur le montant mensuel du loyer, l'OPGI nous informe que seuls les attributaires de 2003 sont concernés par cette réduction. Nous sommes tous issus de couches sociales défavorisées. Hormis les malfaçons qui caractérisent nos logements, on nous impose de payer 2 400 DA et pour certains 2 700 DA pour à peine 60 m2 habitables. Par quel moyen peut-on procéder au paiement de tout cet arriéré, alors que nous sommes en majorité au chômage » ? dira Mostapha K., père de 4 enfants. D'autres locataires, dans d'autres cités, pointent un doigt accusateur sur les services techniques de l'OPGI. Ils affirment que les logements qu'ils occupent leur avaient été attribués avec des malfaçons à tous les niveaux. Par ailleurs, selon les statistiques établies par les services compétents de la commune de Annaba, le parc de logements dans le chef-lieu de wilaya comptabilise 55 585 unités. La moyenne d'occupation de chaque logement est évaluée entre 5 et 10 personnes. Le problème concernant la situation des 42 familles, vivant par deux dans un seul logement, est toujours d'actualité. Au même moment, l'OPGI dispose d'une réserve de 56 logements libres. Ce n'est que récemment que ce nombre a été porté à la connaissance du wali de Annaba ; une bonne partie serait en litige. Les mêmes statistiques précisent que 6 171 logements, toutes propriétés confondues, sont toujours inoccupés. Par ailleurs, 1 982 logements ont été déclarés précaires. A janvier 2006, la commune de Annaba a enregistré 1 800 familles vivant dans des bidonvilles. Leur éradication coûterait 2 milliards de dinars.