Juan Piquer Simon est né à Valencia en 1935. Réalisateur et producteur de cinéma, les débuts de sa carrière remontent aux années 1960 dans les tournages de films publicitaires. Il réalisera par la suite une dizaine de courts métrages, documentaires ou de fiction. Après avoir créé sa propre maison de production appelée Almena, il réalise son premier long métrage Viaje al Centro de la Tierra, une fidèle adaptation du célèbre roman de Jules Verne et qui a marqué le début d'une carrière heureuse dans les films d'horreur et de fiction qui ont mérité les honneurs du festival des films fantastiques. Une réussite dans le monde imaginaire de l'enfance et de l'adolescence, surtout avec Supersonic Man, réalisé en 1979. M. Juan Piquer est directeur depuis une année, après deux années passées à la sous-direction au Festival du cinéma méditerranéen qui se tiendra, pour sa 26 édition, du 13 au 20 octobre. Rencontre : LIBERTE : La Mostra existe déjà depuis plus d'un quart de siècle. Quel bilan en faites-vous ? J. PIQUIER : Le bilan est toujours positif, une opportunité pour améliorer la culture cinématographique des deux rives de la Méditerranée. À mon avis, tous les festivals sont intéressants, spécialement pour le public qui cherche autre chose que les films commerciaux, spécialement américains. Vous êtes à la tête du festival depuis une année. Avez-vous une mission bien précise ? Principalement, j'essaye de donner un autre souffle au festival en contribuant avec mon expérience, mais l'objectif reste le même. Il est typiquement culturel et nous avons encore besoin d'une bonne organisation, d'une équipe spécialisée. Pour avoirr une conception claire du festival, comme disait Napoléon : “ Pour gagner une guerre, il faut de l'argent, de l'argent et de l'argent.” Vous avez réalisé jusqu'à présent une douzaine de longs métrages, le dernier remonte à 1999. Avez-vous d'autres projets ? Des projets existent toujours, mais j'ai pris des engagements avec la Fondation de ciné de Valencia ; donc pour l'instant, je ne m'occupe que du festival. Après plusieurs années dans les films publicitaires et documentaires, vous êtes devenu un spécialiste des films fiction. Comment est née cette passion ? Depuis mon enfance, j'ai été amoureux des films d'aventures, d'horreur et de fiction ; c'est une vocation et une passion. Quelle place occupe le cinéma algérien au sein du festival ? Sûrement une place de participation. Je ne connais pas très bien le cinéma algérien, je sais que ses passages ont marqué beaucoup de succès ces années, mais je crois que les réalisateurs algériens préfèrent plus le Festival méditerranéen de Marseille ou d'Alexandrie, sûrement à cause de l'avantage linguistique. Un message pour les professionnels du cinéma algérien ? Je ne connais pas exactement la situation réelle du cinéma algérien, mais je pense que les maux du monde cinématographique en Afrique du Nord sont relativement reliés à la situation politique et socioéconomique. Il faut dépasser le stade spécialement commercial au produit de la qualité. A. A. M.