L'installation de la Commission nationale chargée de l'élaboration du projet de révision du code électoral, sous la présidence de Ahmed Laraba, a fait réagir le président du MSP, Abderrezak Makri. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le président du parti islamiste déplore la reconduite des mêmes pratiques du régime déchu de Bouteflika ainsi que le retour de ses partisans. «Encore une fois, le pouvoir se comporte de manière unilatérale et annonce la composante de la Commission chargée de l'élaboration de la loi électorale sans aucun débat avec les partis», a-t-il regretté dans un texte publié sur ses pages sur les réseaux sociaux. Pour Abderrezak Makri, le nouveau code électoral en préparation sera adopté par les partis qui ont toujours profité de la fraude électorale, en allusion au FLN et au RND qui ont la majorité parlementaire, leur permettant d'adopter tous les textes proposés par le gouvernement. «Ce sont les partis ayant bénéficié de la fraude électorale qui vont voter la loi au Parlement et les partis qui ont été victimes de la fraude n'auront aucun avis qui sera entendu », a-t-il ajouté. En effet, le président du MSP a tout le temps considéré son parti comme la plus grande victime de la fraude, notamment lors des élections législatives. En critiquant la méthode du pouvoir, le chef du parti islamiste dit ne pas déceler des signes de la nouvelle Algérie tant promise dans les discours officiels mais contredite par les pratiques sur le terrain. «Qui d'entre vous a vu la nouvelle Algérie ?», s'est-il interrogé, avant de trancher qu'il s'agit de «recyclage, pas plus». À souligner que la Commission chargée de l'élaboration d'un nouveau code électoral a été installée, avant-hier, par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a donné des orientations aux membres de la Commission concernant leurs missions, mettant l'accent sur la définition de normes électorales transparentes qui consacrent une rupture totale avec les mauvaises pratiques du passé, en interdisant le système des quotas dans la répartition des sièges et l'achat des consciences et en séparant argent et politique, en tant que conditions indispensables pour la moralisation de la vie politique et la garantie d'élections reflétant réellement la volonté populaire, ce qui donnera naissance à des institutions démocratiques, intègres, crédibles, de niveau, ouvertes aux jeunes, notamment les universitaires et à la société civile. Selon toute vraisemblance, des élections législatives et locales anticipées seront convoquées après l'adoption de la nouvelle loi. La présidence a déjà répondu à ceux qui appellent à la dissolution des assemblées, lors du Conseil des ministres du 6 septembre, qu'il était « inconcevable de renouveler les instances élues avec des lois rejetées par le peuple». Dans uns autre publication, le président du MSP a critiqué le retour des partisans de Bouteflika au-devant de la scène. « Je sens l'odeur de la fabrication de la clientèle qui a abîmé le pays, du quota qui a détruit la politique et du populisme qui a ruiné l'économie », a-t-il écrit, mettant en garde contre le retour des «suppôts» de Bouteflika, estimant que cela est « dangereux pour le pays». Dans les commentaires sur cette publication, des internautes lui ont rappelé que le MSP était parmi les partisans de Bouteflika, lui rappelant également son initiative de prolongation du quatrième mandat sur proposition de Saïd Bouteflika, avant le déclenchement du mouvement populaire du 22 février 2019. K. A.