Si la commission présidée par Mohamed Mecherara a avancé dans le traitement de certains dossiers, il reste que certains aspects liés au professionnalisme ne peuvent pas être solutionnés en l'absence de discussions directes avec les pouvoirs publics. Explications. Installée le 11 juin, la commission mixte chargée de l'évaluation et de la réforme du football professionnel se réunit régulièrement depuis cette date afin de préparer un plan à remettre aux pouvoirs publics. Si cette commission présidée par Mohamed Mecherara a avancé dans le traitement de certains dossiers, il reste que certains aspects liés au professionnalisme ne peuvent pas être solutionnés en l'absence de discussions directes avec les pouvoirs publics. Il s'agit surtout du mode de financement des clubs, des infrastructures et des dettes des impôts et de la Cnas. Jusque-là, les pouvoirs publics n'ont jamais eu de politique claire en matière de financement. Des clubs ont été rattachés à des sociétés nationales et d'autres laissés pour compte, ce qui a provoqué une fracture sur fond d'injustice. L'Etat a eu recours aussi à des aides sporadiques via les entreprises publiques et les collectivités locales pour venir en aide aux clubs, mais cette démarche a toujours été sélective, donc également injuste. En clair, le financement de l'Etat est aléatoire et ne répond surtout pas à des critères objectifs. Il n'y a qu'à voir ce qui se passe avec les deux meilleurs équipes du moment en Algérie, l'ESS et la JSK, pour se rendre compte de l'irrationalité des décideurs. En revanche, l'Etat serait bien inspiré dans une première phase de transition par la création d'un fonds d'aide au football avec des critères prédéfinis quant à la répartition de la manne amassée. Cela réduirait les illégalités et boosterait la performance. Pour ce qui des infrastructures, les pouvoirs publics doivent arrêter une politique qui permette aux clubs de disposer des stades et d'en faire une source de financement. Un arrêté ministériel existe déjà, mais il a besoin d'être actualisé. Enfin, il reste la question de la dette fiscale et de la Cnas des clubs qui a dépassé les 1000 milliards de centimes sans qu'une solution soit trouvée. La dernière décision de la CAF obligeant les clubs devant prendre part à la prochaine Ligue des champions d'Afrique et de la CAF de n'avoir aucune dette vis-à-vis des organismes d'Etat des impôts et de la sécurité sociale dès la saison 2021-2022 est l'occasion idoine pour trouver une solution définitive à ce dossier encombrant. MM. Oukali et Benhamza, deux membres de la commission mixte chargée de l'évaluation et de la réforme du football professionnel et également membres du bureau fédéral de la FAF, comptent justement profiter de la réunion du bureau fédéral, prévue aujourd'hui, pour sensibiliser le président de la fédération, Charef-Eddine Amara, à ce sujet et surtout à la nécessité d'ouvrir rapidement les discussions avec les pouvoirs publics. Sans une consultation directe avec le gouvernement, le travail de la commission mixte chargée de l'évaluation et de la réforme du football professionnel est voué à l'échec.Sans volonté politique réelle, le football national continuera à patauger dans un professionnalisme de façade. Pourtant, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid-Ali Khaldi, a estimé que "le professionnalisme adopté depuis plus d'une décennie n'a pas été à la hauteur des attentes". Le ministre a souligné lors de l'installation de la commission mixte chargée de l'évaluation et de la réforme du football professionnel, qu'"en dépit des moyens financiers colossaux consentis par l'Etat, tout le monde est unanime que ce soit les experts ou le public, que les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes escomptées, pour ne pas dire négatifs. Ces résultats confirment les limites de l'expérience, auxquelles s'ajoutent les insuffisances et les dérèglements enregistrés à tous les niveaux, financiers, organisationnels, économiques et sportifs".