L'alliance espère parvenir à une entente lors d'un nouveau sommet programmé pour demain lundi. Après deux jours de discussions tendues, les vingt-trois pays de l'Opep+, une alliance emmenée par l'Arabie saoudite et la Russie, ne sont pas parvenus à s'accorder sur les nouveaux quotas de production à attribuer à compter du mois d'août. Les négociations se trouvent ainsi dans une impasse totale. Néanmoins, les membres de l'alliance se sont donné rendez-vous demain pour tenter de les en sortir. Ce sont les Emirats arabes unis qui les auraient fait capoter. En effet, Abou Dhabi aurait demandé que son volume de production de référence, qui sert de base au calcul de son quota, soit revu à la hausse. Actuellement à 3,17 millions de barils par jour, le ministre émirati aurait insisté pour qu'il soit "relevé à 3,8 millions de barils par jour", précise Ole Hansen, analyste de Saxobank, cité par l'Afp. Ce seuil arrêté à la date d'octobre 2018 est jugé "obsolète" par les Emirats qui exigent "une capacité de production désormais plus élevée", explique, de son côté, Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank. L'Opep allait pourtant discuter d'un plan stratégique prêt à l'emploi, à la faveur de la réunion de ce jeudi, celui d'augmenter la production de pétrole de 400 000 barils par jour entre août et décembre, voire au-delà, d'après le pronostic des analystes. Ce plan ne tient, toutefois, pas compte de la demande de relèvement de quota formulée déjà, il y a quelques mois, par les Emiratis. À travers ce plan, l'alliance voulait rouvrir progressivement le robinet d'or noir après l'avoir serré de manière très forte au début de la pandémie face à une demande en pétrole moribonde. Elle devait procéder par palier, en réinjectant dans le marché près de 1,2 million de barils supplémentaires par jour, auxquels allait s'ajouter le volume d'un million de barils qui en avait été retiré volontairement par l'Arabie saoudite, au début de l'année. L'Opep+ fait ainsi preuve de la prudence nécessaire, et dans un même temps, progresse dans l'augmentation de la production. La reprise attendue de la demande de pétrole brut des pays développés a été progressivement révisée à la hausse. Dans son dernier rapport, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a, du reste, mis en relief le fait que la demande commence à se rétablir et qu'elle devrait augmenter en 2021, tablant sur un recul de la pandémie de coronavirus aux Etats-Unis et en Europe où l'activité économique a commencé à montrer des signes de reprise. En chiffres, la demande devrait grimper en 2021 de 9,95 millions de barils par jour (bpj). La propagation et l'intensité de la pandémie de Covid-19 devraient s'atténuer avec le déploiement en cours des campagnes de vaccination, les exigences de distanciation sociale et les limitations de voyage devraient être réduites, permettant une hausse de la mobilité. Le resserrement de la production de la part de l'alliance a contribué au redressement des prix, même si, de l'avis d 'experts, c'est encore timide. Vendredi 2 juillet, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 76,17 dollars à Londres, en hausse de 0,4% ou 33 cents par rapport à la clôture de la veille. À New York, le baril de WTI pour le mois d'août lâchait, lui, 0,1% ou 7 cents à 75,16 dollars.