La France maintiendra, néanmoins, à terme entre 2 500 à 3 000 soldats dans la région pour combattre les groupes terroristes, notamment entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. La France commencera à fermer des bases de la force Barkhane dans le nord du Mali au "second semestre de l'année 2021", dans le cadre de la réduction annoncée de sa présence militaire au Sahel, mais maintiendra à terme entre 2 500 à 3 000 soldats dans la région pour combattre les groupes terroristes plus au sud, notamment entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. Le président français Emmanuel Macron a, en effet, annoncé ce vendredi à l'issue d'un sommet avec le G5 Sahel, que le processus de fermeture de bases de la force Barkhane dans le nord du pays débutera au "second semestre de l'année 2021", précisant que les emprises de Kidal, Tessalit et Tombouctou seront closes "d'ici au début de l'année 2022". Néanmoins, la France maintiendra "à terme entre 2 500 à 3 000" hommes dans la région, contre 5 100 aujourd'hui, a affirmé Emmanuel Macron, en évoquant leurs deux missions principales : "la neutralisation et la désorganisation du haut commandement des deux organisations ennemies", ainsi que "l'appui à la montée en puissance des armées de la région". Le dispositif français sera recentré autour de la task force européenne Takuba, composée de troupes d'élite censées former les unités maliennes au combat et qui rassemble aujourd'hui 600 hommes, dont la moitié des Français, et des Estoniens, des Tchèques, des Suédois et des Italiens. Le centre de commandement de Takuba sera localisé sur l'emprise française de Niamey, qui sera "fortement musclée", a détaillé le chef de l'Etat français. "Nos partenaires bénéficieront aussi du maintien de certaines capacités essentielles au Mali : santé, aéro-mobilité, force de réaction rapide." Aussi, les commandos d'élite de la task force française "Sabre" seront comme prévu maintenus. Selon Macron, "cette transformation" de la présence militaire française dans le sahel "répond à la nécessité de s'adapter à la nouvelle posture des groupes terroristes et d'accompagner la prise de responsabilité des pays de la région". Le président Macron a rappelé dans ce sens la nécessité pour les Etats africains de réintroduire une administration dans les zones reprises militairement. Le 10 juin dernier, Emmanuel Macron avait annoncé la fin de la mission Barkhane au Mali actant l'échec d'une politique militaire ayant duré huit ans sur fond de montée de sentiment anti-français dans ce pays sahélien. L'opération Barkhane a été largement contestée au Sahel après la multiplication des bavures par l'armée française au Mali, dont la plus sanglante avait fait en janvier 19 morts parmi les civils dans le village de Bounti, dans le centre du pays. Ce redéploiement de militaires français devra laisser place à une coopération militaire plus accrue avec non seulement les pays de la région, mais aussi avec les partenaires étrangers, notamment les Etats-Unis qui est sollicité pour confirmer le soutien logistique dans la région — ravitaillement en vol, transport logistique, renseignement. La ministre française des Armées, Florence Parly, et son homologue américain, Lloyd Austin, ont, à cet effet, signé vendredi à Washington une nouvelle feuille de route pour la coopération entre leurs forces spéciales dans la lutte antiterroriste. Le texte ne porte pas sur une région spécifique, mais lors d'un échange au cercle de réflexion Atlantic Council après sa visite au Pentagone, Mme Parly a cité l'opération Takuba, unité de forces spéciales européennes censée former l'armée malienne au combat face aux terroristes, comme un exemple "remarquable et concret" de coopération.