Le président Kaïs Saïed a souligné la nécessité à ce que les parties qui seraient à l'origine des scènes d'encombrement et de chaos qui ont eu lieu, mardi, devant les centres de vaccination, assument pleinement leur responsabilité. La crise sanitaire qui secoue la Tunisie est à l'origine d'un nouvel épisode du feuilleton de la crise politique au sommet de l'état qui a mis aux prises chef de l'état Kaïs Saïed et le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, dans le sillage de l'ouverture des centres de vaccinations aux jeunes Tunisiens qui a coûté son poste au ministre de la Santé. En recevant l'ancien ministre de la Santé Faouzi Mahdi, limogé il y a quelques jours par le chef du gouvernement Hichem Mechichi, le président Kaïs Saïed a souligné la nécessité à ce que les parties qui seraient à l'origine des scènes d'encombrement et de chaos qui ont eu lieu, mardi, devant les centres de vaccination, assument pleinement leur responsabilité. "La santé du citoyen n'est pas un jeu. Certains ont préparé le terrain pour le remaniement ministériel. Ils veulent créer la crise pour la gérer, intensifier la pandémie pour accuser une personne d'échec (le ministre de la Santé, ndlr). La politique exige de l'honnêteté, pas les pressions. Ce qui est arrivé est inacceptable. Nous allons continuer à enquêter. Et que chaque partie assume ses responsabilités", a-t-il menacé en faisant allusion au chef du gouvernement Hicham Mechichi avec qui il est en conflit. Plusieurs centres de vaccination en Tunisie ont été, mardi, le théâtre d'une affluence énorme de jeunes personnes, venues pour se faire vacciner suite à l'annonce par le ministère de la Santé de l'organisation de deux journées portes ouvertes de vaccination contre le coronavirus au profit de tous les citoyens tunisiens, de plus de 18 ans. Cette affluence record constatée dans les centres de vaccination a entraîné la suspension de la campagne de vaccination. Résultat : le ministre de la Santé Faouzi Mehdi a été limogé. Le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a qualifié de "criminelle" la décision du ministre de la Santé limogé, Faouzi Mehdi, d'inviter les citoyens à recevoir le vaccin anti-Covid, en pleine crise sanitaire, sans rendez-vous, à l'occasion de l'Aïd Al-Adha. Le chef du gouvernement Hichem Mechichi a chargé la ministre de la Justice par intérim, Hasna Ben Slimane d'entamer une action judiciaire auprès du ministère public concernant l'ouverture aléatoire le jour de l'Aïd Al-Adha, de centres de vaccination sans coordination avec les autorités sécuritaires. Une mauvaise organisation a engendré l'encombrement des citoyens, créant ainsi un état de chaos au cours de la grave situation sanitaire, exposant les citoyens à un haut risque de contamination au coronavirus. Alors que le gouvernement s'est constamment vu reprocher sa gestion de l'épidémie, le limogeage du ministre de la Santé survient alors que le gouvernement Mechichi compte de nombreux ministres intérimaires cumulant plusieurs fonctions, notamment à la Justice, ou à l'Intérieur, suite au refus du président Kaïs Saïed de laisser prêter serment des ministres désignés lors d'un remaniement validé par le parlement. Cette polémique est intervenue alors que la Tunisie, qui a annoncé l'effondrement de son système de santé, a officiellement enregistré près de 550 000 cas de coronavirus, dont 17 644 décès. Devant la pénurie d'oxygène, de personnel médical et de lits de réanimation, la situation sanitaire en Tunisie est devenue catastrophique, poussant de nombreux pays à envoyer de l'aide médicale ces derniers jours. A. R.