Les autorités algériennes initient, en collaboration avec l'Office des Nations unies contre la drogue et les crimes (ONDC) de multiples projets pour protéger les victimes de la traite des personnes. Le phénomène, aggravé par la vulnérabilité de nouvelles catégories de populations en raison des incidences économiques et sociales de la pandémie au Sars-CoV-2, prend des formes diverses : abus de confiance ; annonces de perspectives de carrières alléchantes mais trompeuses, exploitations professionnelles (particulièrement dans les secteurs de l'industrie, de la pêche, du bâtiment, du travail domestique, de la restauration, du nettoyage et de l'agriculture) ; la manipulation et souvent la violence physique. Il a constitué la thématique principale d'une vidéoconférence, organisée jeudi et à laquelle a participé le président du Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes, El-Hadj Lamine. À cette occasion, Mirna Bouhabib, représentante régionale adjointe de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient a esquissé un tableau sombre de la situation. "C ́est pourquoi cette année, le thème de la Journée mondiale de la lutte contre la traite d'êtres humains met à l'honneur la voix des victimes, souligne l'importance d'écouter et d'apprendre des victimes de la traite." Une campagne de sensibilisation (diffusion d'affiches et d'un clip), initiée et financée par l'organisation onusienne, sera lancée en Algérie à partir de l'entame de la semaine. Mme Bouhabib a abordé, ensuite, la coopération entre l'ONUDC et le Gouvernement algérien, en matière de lutte contre la traite des personnes. De nombreux projets visant la protection et l'assistance des victimes, sont en cours de maturation. À ce propos, le président du Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes, mis sous la tutelle du Premier ministre, a indiqué que le gouvernement affine les dispositions d'un avant-projet de loi relatif à la lutte contre le trafic des personnes. Il entrera en vigueur, a-t-il assuré, avant l'achèvement de l'année 2021. El-Hadj Lamine a corrélé l'étendue dudit crime à l'émigration clandestine. Il a affirmé, en outre, que les réseaux sociaux sont largement utilisés pour repérer les victimes potentielles, essentiellement des femmes et des enfants.