Le président Saïed peut désormais compter sur le soutien de l'Algérie et de l'Egypte pour la mise en route de sa politique dans le difficile contexte socioéconomique et sanitaire compliqué. En Tunisie, le président de la république Kais Saïed ne cesse de comptabiliser les soutiens internationaux et au sein de la classe politique tunisienne à sa feuille de route qu'il a mise en route au lendemain de son coup de force du 25 juillet dernier, suite à ses décisions de démettre de ses fonctions le premier ministre, Hichem Mechichi et de geler des activités l'ARP (parlement), présidée par Rached Ghannouchi. Pour autant, le président Kais Saïed, peut désormais compter sur le soutien de l'Algérie et de l'Egypte pour la mise en route de sa politique dans un contexte socioéconomique et sanitaire compliqué par le pays. L'Algérie et de l'Egypte ont convenus de soutenir "toute action qui pourrait préserver la stabilité de la Tunisie et aider à mettre en œuvre les choix de son peuple", a, en effet, annoncé, dimanche, le porte-parole de la présidence égyptienne à l'issue d'un entretien entre le président égyptien Abdelfattah Al-Sissi et le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra. Dans ce sillage, le président Saïed a, en recevant dimanche dernier, le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, annoncé que des pays frères et amis se sont déclarés prêts à combler les déséquilibres financiers et aider la Tunisie à remplir ses obligations financières internes et externes. Saïd a déclaré lors de la rencontre, qu'il annoncera en temps et lieu cette prise de position historique prise par un certain nombre de pays frères et amis, notamment dans le domaine économique. Sur le plan interne aussi, des personnalités nationales, notamment des écrivains, des artistes et des académiciens, ont exprimé leur soutien aux mesures exceptionnelles du président de la république, Kaïs Saïed. Samedi dernier, dans une lettre ouverte à l'opinion publique nationale et internationale, une trentaine de personnalités ont estimé que la décision prise par le président Saïed, - en application de l'article 80 de la Constitution -, "ne constitue pas un coup contre la constitution ni contre la légitimité". Les signataires dont Olfa Youssef, le penseur Youssef Seddik, l'artiste plasticien Nja Mahdaoui et de l'homme de Théâtre Fadhel Jeaibi se disent être "vigilants quant au retour de la tyrannie ou du monopole des pouvoirs par un parti unique". Ils refusent "oute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays" et comptent sur la solidarité des pays amis pour "appuyer les choix du peuple tunisien", ceci d'une part. Et d'autre part, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a critiqué ce qu'elle considérait comme une violation de la loi par le président, suite à sa décision d'interdire tout rassemblement de plus de 3 personnes. "La distorsion et l'incitation contre les députés et politiciens placés dans même panier représente un processus systématique pour frapper l'action politique, vider l'arène, passer à la désertification intellectuelle et instaurer une dictature brutale non moins dangereuse que la dictature du morched", a-t-elle déclaré, faisant allusion au président d'Ennahdha. Mais, le président M. Saïed qui poursuit, bon gré mal gré, la mise en œuvre de sa feuille de route, articulée essentiellement autour de la lutte contre la corruption, avec à la clé la traduction devant les juridictions militaires des opposants, commence à faire grincer des dents, au sein de l'opinion publique internationale. La Tunisie doit rapidement retrouver la "voie de la démocratie", a déclaré samedi le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, Jake Sullivan, qui a, souligné l'importance de "la formation rapide d'un nouveau gouvernement" ainsi que le "retour du Parlement élu". Soit, une position qui calque celle adoptée sur le plan interne par Ennahdha, bien que le mouvement islamiste, affaibli par les dissensions internes et la maladie de son président, est loin d'être de pouvoir dicter la démarche à suivre en la matière. Son président Rached Ghannouchi, a effectué un séjour à l'hôpital militaire samedi, après la détérioration de son état de santé, des suites des séquelles de sa précédente infection par la Covid-19. Amar R.