De nombreux incendies sont d'origine criminelle, et certains sont provoqués parfois par les barbecues sauvages en milieu forestier, notamment durant la période de fêtes religieuses. En plus du nouveau plan de lutte contre les incendies de forêt annoncé par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, qui repose sur la vigilance et l'action de proximité avec la participation de la société civile, la stratégie nationale de lutte contre les incendies nécessitera en outre une protection pénale de la richesse forestière contre les actes à caractère criminel et les tentatives délibérées de mettre le feu aux forêts, comme ce fut le cas dans les forêts de Baïnem (Alger) et de Chréa (Blida). C'est dans cette perspective que le tribunal de Hammam Bou-Hadjar a organisé dimanche une journée d'étude sur l'acte criminel des feux de forêt et les poursuites judiciaires qui en découlent. Présidée conjointement par le président du tribunal et le procureur adjoint de la République, cette rencontre de coordination, qui a regroupé les représentants des différents secteurs concernés, dont ceux de la conservation forestière, de la direction de l'environnement, de l'agriculture et des services de sécurité, a été animée par des spécialistes en la matière avec comme thème "La réactivation de la protection pénale des richesses forestières et la lutte contre des actes criminels qui les touchent". Sur cette initiative, Makhour Zouaoui, procureur de la République adjoint près le tribunal de Hammam Bou-Hadjar, a indiqué à la presse que "ce sujet de l'heure a été abordé avec les parties concernées dont la police judiciaire des services de sécurité avec d'autres intervenants dont la conservation forestière, la direction des services agricoles, la direction de l'environnement qui nous permettra de coordonner nos efforts afin de pouvoir sortir avec une série de recommandations et de réfléchir aux mécanismes qu'il faudra utiliser d'une façon efficace et rigoureuse à même de parvenir à préserver la richesse forestière qui est une ressource économique, sociale et écologique en même temps contre les feux de forêt". Ce conclave a permis aux membres participants en leur qualité de représentants des secteurs concernés d'échanger des idées et de se mettre d'accord sur certains points qui aident à trouver des solutions à l'effet d'éradiquer ou à défaut de juguler ce phénomène qui s'est répandu ces derniers temps à travers certaines régions du pays, comme l'avait souligné B. Houari, représentant de la direction de l'environnement. De son côté, N. Dalila, chef de la subdivision agricole de Hammam Bou-Hadjar, a plaidé pour la délivrance des autorisations aux éleveurs et aux apiculteurs pour déposer et exploiter leurs ruches et de sanctionner tous ceux qui ne seront pas en possession de ce document, en mettant au-devant l'acte répressif qui sera utilisé contre les contrevenants. Abondant dans le même sens, Benamar Miloud, chef de service de la protection des végétaux et des forêts, a indiqué que cette rencontre de coordination vise surtout à trouver une formule par les parties concernées pour éviter tout départ de feu de forêt, en particulier dans les zones sensibles de la wilaya. Dans une intervention à la radio locale, M. Benharkat, procureur adjoint de la République près le tribunal de Aïn Témouchent, a rappelé que la loi prévoit des peines qui vont dans certains cas de 5 ans à 10 ans de prison quand l'acte est prémédité et qui peuvent aller jusqu'à la peine de mort lorsque l'incendie volontaire provoque le décès d'une ou plusieurs personnes. Selon les statistiques des feux de forêt présentées par le président de la commission de l'agriculture et des forêts de l'APW en 2020, il a été enregistré une hausse des cas d'incendie en comparaison avec 2019, avec 36 feux de forêt contre 30 ayant touché 27,39 ha en 2019 contre 66,77 ha en 2020. Cette hausse, comme l'a expliqué Aïssa Abdi Ahmed Chafik, conservateur des forêts de la wilaya, a été enregistrée dans une période exceptionnelle avec cette vague d'incendies ayant touché 16 wilayas et que sur les 34 ha incendiés ayant occasionné des pertes des différentes espèces de couvert végétal (maquis, broussailles), seulement 13 ha de forêt ont été touchés. M. LARADJ