L'ex-joueur de l'équipe nationale Anthar Yahia n'est plus le directeur sportif de l'USMA. Limogé, il va faire valoir ses droits au niveau des instances compétentes. C'était dans l'air depuis quelques jours déjà. Le divorce semblait d'ores et déjà consommé entre le directeur sportif de l'USMA, Anthar Yahia, et le groupe Seprort, actionnaire majoritaire de la SSPA/USMA. L'avenir de l'ex-international algérien était scellé depuis quelques jours, plus précisément depuis que l'actionnaire majoritaire du club a négocié avec certaines personnalités sportives pour préparer la succession du héros d'Omdurman. Une fois la question tranchée, la direction du club a pondu un communiqué jeudi pour annoncer le limogeage du directeur sportif Anthar Yahia sans pour autant donner plus de détails concernant les motifs de ce licenciement. Qu'est-ce qui s'est passé au juste ? Il faut savoir que le groupe Serport a dépêché un huissier de justice pour notifier le limogeage de Anthar Yahia qui se trouvait dans son bureau. Intrigué, l'ex-international ne s'attendait guère à un traitement pareil de la part de sa hiérarchie, même s'il savait que le fossé entre lui et l'actionnaire majoritaire du club s'est creusé davantage. Mais ce qui a le plus intrigué Yahia c'est les motifs de son licenciement. On lui reproche d'avoir écopé d'une sanction de la commission de discipline pour contestation de décision à la suite de la rencontre disputée à Magra devant la formation locale. L'on se rappelle que Yahia a vivement critiqué l'arbitre Bouzerar pour avoir privé l'USM Alger d'un penalty valable. S'ensuivra une suspension (1 match) de la LFP, sachant que l'arbitre a mentionné dans son rapport une contestation de décision de la part de Yahia, Bouzenad et Kabri (entraîneur adjoint). À vrai dire, Anthar Yahia ne faisait que défendre son club. Et le groupe Serport, qui n'avait aucun atout entre les mains, voulait utiliser cette sanction de la LFP pour justifier ce licenciement, pour le moins que l'on puisse dire abusif à tout point de vue. Détenteur d'un contrat en béton qui prendra fin le mois de juin 2023, Anthar Yahia a immédiatement pris attache avec son avocat pour attaquer le propriétaire du club devant les instances internationales, la FIFA. Ce limogeage va coûter les yeux de la tête à l'USM Alger qui va payer 24 mois de salaires (18 000 euros par mois) au désormais ex-directeur de l'USM Alger, soit la somme de 435 000 euros (7 milliards de centimes), sans parler des dédommagements. C'est dire que la trésorerie du club va être mise à rude épreuve en ces temps de vaches maigres. "Je regrette cette décision brutale et vexatoire" Le désoramis ex-directeur sportif de l'USMA, Anthar Yahia, s'est dit regretter cette décision émanant de la direction du club. Dans une lettre postée sur son compte twitter, l'ex-international parle d'un limogeage abusif. "Je viens de prendre connaissance de la décision des dirigeants de l'USMA de mettre fin à mes fonctions sans aucun préavis ni entretien préalable. Je regrette cette décision brutale et vexatoire, alors que depuis mon arrivée à l'USMA je me suis investi sans compter pour la réussite du club. Malheureusement, cette rupture fait suite à une mise à l'écart progressive et à un retrait de mes attributions, alors que je ne pouvais contester. Mon sort était visiblement scellé depuis plusieurs semaines, puisque mes potentiels successeurs avaient été contactés, et que la presse avait annoncé mon départ depuis plusieurs jours, avant que j'en sois informé. Je ferai évidemment valoir mes droits devant les instances compétentes et reviendrai le moment opportun sur les difficultés rencontrées tout au long de la saison. Je remercie les joueurs, le staff et les supporters qui m'ont toujours soutenu", a-t-il écrit. Avec le départ de Anthar Yahia, c'est tout un projet qui tombe à l'eau, sachant qu'il avait comme mission de bâtir une grande équipe sur le plan africain et une formation rigoureuse au niveau des autres catégories avec la mise en place d'un centre de formation et d'entraînement digne des grands clubs. Le futur successeur de Yahia pourrait être Hassan Hamar, ancien président de l'ESS, relâché il y a quelques mois après 18 mois passés en prison dans l'affaire de la coopérative immobilière Oum El-Hayat, créée en 1999.