Le douar avait bénéficié en 2019 de la réalisation d'un forage et d'un réseau de raccordement pour alimenter en eau potable l'ensemble de ses habitants. Depuis plus de six mois, selon des témoignages recueillis auprès de plusieurs des habitants du douar El-Kouari, dans la commune de Harchoune, qui relève administrativement de la daïra d'El-Karimia, au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, l'eau ne coule presque plus des robinets de leurs foyers respectifs. "Le signal d'alarme a été maintes fois donné quant à cette insupportable situation que nous endurons depuis des mois, mais il n'a jamais été pris en considération par nos responsables concernés", s'expriment avec regret et désarroi nombre de citoyens du douar. Pourtant, d'après les mêmes témoignages, le douar en question a bénéficié en 2019, dans le cadre des projets du développement local, de la réalisation d'un forage et d'un réseau de raccordement pour alimenter en eau potable l'ensemble de ses habitants. "Mais si nos robinets sont toujours presque à sec, c'est tout simplement parce que le forage en question ne reçoit toujours pas la quantité suffisante d'eau pour pouvoir satisfaire tout le monde", s'indigne-t-on encore à El-Kouari. Et en attendant qu'une solution définitive soit trouvée à leur épineux problème, les habitants du douar font avec les moyens du bord. Ils courent à longueur de journée, ici et là, pour s'approvisionner en eau à partir des différentes sources naturelles qui existent dans des endroits montagneux. "Seulement, ces sources ont presque tari. C'est pourquoi nous nous contentons également de l'eau que nous achetons chez des particuliers sans connaître son origine, puisque stockée en permanence dans des citernes métalliques qui ne répondent aucunement aux normes d'hygiène", se désolent, ensemble, Mohamed Ardjouni et plusieurs de ses voisins, qui se disent très déçus que des dépenses colossales soient dégagées par l'Etat pour des projets qui ne répondent finalement pas aux besoins des populations. Mais pour ceux qui ne peuvent pas se permettre d'acheter de l'eau, compte tenu de leur situation financière dérisoire et de leur précarité sociale en général, ils la ramènent à partir des oueds se trouvant aux alentours de leur douar. "Non seulement nous ne disposons pas suffisamment de moyens financiers pour pouvoir acheter cette eau, qui se vend à des prix de plus en plus exorbitants, mais, encore, il est impossible pour ceux qui la commercialisent d'atteindre les bidonvilles que nous occupons et qui sont situés anarchiquement loin du douar d'El-Kouari, encore vers le sud", affirment des chefs de famille de ces régions isolées, tenant pour responsables de leur situation les élus locaux et les autorités concernées. Les habitants d'El-Kouari en appellent donc au wali de Chlef, qu'ils pensent être le seul à trouver une solution à leur crise qui ne fait que se compliquer au fil des années. De son côté, le président de l'APC de Harchoune, Djillali Kemad, a fait savoir, à ce sujet, que la responsabilité de la commune s'est limitée uniquement à la réalisation du nouveau forage et de l'ensemble de ses réseaux de raccordement, tant attendus par toute la population locale d'El-Kouari, pour s'alimenter en eau potable. "Mais pour ce qui est du remplissage de ce même réservoir en eau, cela ne fait pas partie de nos attributions, ni de notre ressort", conclut le président de l'APC de Harchoune, sans donner plus d'explications.