La commune d'El-Attaf, située sur la RN4 à 35 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, a été le théâtre d'une violente émeute d'une partie de la population qui a été excédée par le non-versement de la prime de scolarité estimée à 2 000 DA par enfant et les disparités ayant caractérisé les listes établies. Censée être versée lors de la rentrée scolaire, ladite prime n'avait pu être octroyée aux nécessiteux à temps. Saignés par une rentrée trop onéreuse et ayant été fortement touchés par le coût élevé des manuels scolaires auxquels se sont ajouté les dépenses de Ramadhan, des citoyens s'étaient rendus ce matin aux sièges de la daïra et de l'APC pour s'enquérir une énième fois sur cette prime tant attendue. N'ayant pas eu de réponse attendue, telle une traînée de poudre la colère s'est amplifiée. Des jeunes de tous âges ont carrément fermé les issues menant à la ville dont la RN4 par où transitent 30 000 véhicules par jour. Des barricades, des pneus brûlés, de grosses pierres ont été posés sur la route. Des voitures ont été prises pour cible, des vitres ont été brisées, deux véhicules ont été brûlés dont un appartenant à la BMPJ. Des arbres, des poteaux, les panneaux de signalisation ont été saccagés. Les sièges du CPA et de la Badr ont été bombardés par des projectiles et ont dû fermer leurs portes. Ni les services de l'ordre ni les élus locaux n'ont pu raisonner ces jeunes dont les stigmates de la pauvreté les ont poussés à déverser leur colère dans la rue. La circulation a été interrompue de 10h30 à 14h30, il a fallu l'intervention de la gendarmerie pour rétablir l'ordre. La circulation s'étendait jusqu'à Oued Fodda dans la wilaya de Chlef. Des milliers d'automobilistes ont été bloqués des deux côtés de la ville. Des émissaires ont été envoyés par le wali d'Aïn Defla pour tenter de désamorcer la crise. À l'heure où nous mettons sous presse, la circulation a été rétablie et une délégation de citoyens devait rencontrer une délégation venue d'Aïn Defla pour leur faire part des méandres qu'ils subissent, de la mauvaise prise en charge de leurs doléances. Il est à noter que les transporteurs publics ont été les premiers à être pris pour cibles à cause des frais des transports. Il est à noter qu'une émeute similaire a eu lieu, mercredi dernier, à la localité de Djelida où des jeunes ont saccagé des poteaux, des panneaux de signalisation, des vitres de l'APC et du centre culturel en guise de protestation contre le fait qu'une fête a été organisée où des danseuses et une groupe de chanteuses s'y sont produits. Les manifestants ont estimé que ce genre de spectacle ne rimant pas avec le côté sacré du Ramadhan. Moha B.