Le discours d' « apaisement » du roi du Maroc, Mohamed VI, à l'égard de l'Algérie, prononcé le 31 juillet 2021, à l'occasion de la fête du Trône, ne semble pas faire écho chez le président Abdelmadjid Tebboune. Interrogé sur la position de l'Algérie vis-à-vis de la « main tendue » du voisin marocain, lors d'une rencontre avec des représentants de médias, diffusée dimanche soir sur la télévision publique, Abdelmadjid Tebboune a considéré que le Royaume n'a pas apporté de réponse sur le « problème posé actuellement », à savoir sa position quant aux propos « inadmissibles » et d'une « extrême gravité » tenus par son ambassadeur à New York. « Nous avons rappelé notre ambassadeur à Rabat et avons avisé d'aller plus loin, mais nous n'avons pas eu de réponse... », a rappelé le chef de l'Etat. Pour rappel, l'ambassadeur du Maroc à New York a appelé, en juillet dernier, les membres de l'organisation des pays non alignés à soutenir une prétendue « autodétermination du peuple kabyle ». La diplomatie algérienne, qui avait jugé la situation d'une « extrême gravité », avait appelé le royaume marocain à « clarifier sa position définitive » vis-à-vis de ce qu'elle a qualifié de « dérive particulièrement dangereuse et aventuriste». Ne voyant « aucun écho positif et approprié » venir de Rabat, le département de Ramtane Lamamra a rappelé, about de 48h, soit le 18 juillet, l'ambassadeur d'Algérie et n'a pas exclu « d'autres mesures ». Depuis, aucune réponse à propos n'a émané du Maroc. Cependant, le ministère des affaires étrangères en Algérie avait considéré que la « tentative à courte vue » du Maroc était destinée à « cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue (Sahara occidental : ndlr) comme telle par la communauté internationale et ce qui n'est qu'un complot dirigé contre l'unité de la nation algérienne », à savoir une prétendue « autodétermination du peuple kabyle ». Sur la question de la cause sahraouie, justement, le chef de l'Etat a rappelé, hier, lors de son entrevue avec la presse, qu' « elle était entre les mains des Nations Unies, dans le comité de décolonisation », et que l'Algérie était disposée à « abriter toute éventuelle rencontre entre la République sahraouie et le Maroc » et à « mettre à leur disposition tous les moyens nécessaires ». Abdelmadjid Tebboune a aussi précisé que l'Algérie, en sa qualité de membre observateur, «n'aura à dicter aux Sahraoui aucune décision ».