Avertissement : La nouvelle est inspirée de faits véridiques. Les noms, les professions et les noms de villes ont été modifiés afin de respecter l'anonymat. -Pfff, soupire Latéfa. Il n'est que neuf heures du matin et il fait déjà trente degrés. Qu'est-ce que ça va être à midi ? Ou en fin de journée ? J'ai horreur de passer l'été ici. - Chaque année, c'est comme ça. On a toujours droit à un épisode caniculaire, dit Lila, son amie et collègue. C'est bientôt les vacances. On pourra rester à la maison et sous la clim. - Parle pour toi. Ça se voit que toi, tu n'as pas un mariage à préparer. Il reste deux mois, soupire Latéfa. Je n'en peux plus. Il y a toujours un rendez-vous quelque part. Quelque chose à faire. Ma mère ne me lâche pas. - Ne te plains pas. Tu as de la chance. Tu te maries avec celui que tu aimes, lui rappelle son amie qui pensait à son ex-fiancé. Sa famille t'apprécie. Comme tu le sais, la belle-famille peut tout gâcher. Elle peut faire de ta vie un enfer. Te briser le cœur. - Je ne me fie pas aux apparences. C'est vrai qu'ils sont tout sucre, tout miel. Le fait que je sois la fille cadette d'un homme d'affaires à la retraite y est pour beaucoup. Ils ont approuvé le choix de leur fils parce que c'est une alliance qui les arrange aussi, reconnaît Latéfa. Ils ont tout à gagner. - Eh ben, tant mieux pour toi. En plus, tu vivras loin d'eux. Tu ne les verras qu'une ou deux fois par an. Quand tu penses à te plaindre, poursuit Lila, rappelle-toi du malheur qu'ont d'autres filles qui vivent sous le joug de la belle-famille, à supporter belle-mère et belles-sœurs. - Oui, j'en connais qui souffrent dans leur mariage à cause de la belle-famille. Mais c'est aussi la faute du mari. Il doit imposer des limites. Il doit préserver sa femme de leur méchanceté. Il doit la protéger quand il sait que ses sœurs sont des vipères. - Oui. Mais certains n'osent pas affronter leurs parents. J'ai perdu l'homme de ma vie avant même de poser les pieds chez eux. Lila essuie une larme qui venait de couler. Cette discussion lui rappelait que ses fiançailles avec Hamid n'avaient pas tenu deux semaines. Ce dernier leur avait forcé la main pour l'accompagner dans sa demande en mariage. Ils ignoraient que ce serait l'occasion en or pour sa famille de se rapprocher de la sienne afin de gâcher leur relation . La "guerre" avait commencé le jour même. Sa belle-mère la trouvait petite et vilaine. Elle avait osé dire à sa mère qu'elle souhaitait mieux pour son fils. Si ce dernier les avait écoutés, elle l'aurait marié à une nièce bien plus belle et bien plus instruite qu'elle. Lila se rappelle, le cœur serré, que la mère de son ex-fiancé avait profité de prendre le numéro de son père pour l'appeler le lendemain. - El-hadj, on n'a rien contre vous. Tebanou ness mleh, Allah ibarek. Vous semblez des gens bien et honnêtes. Cependant, nous, on ne veut pas de votre fille. Ched bentek. Si on les laisse se marier, soit sûr qu'elle ne sera pas longtemps mariée à notre fils. On a d'autres projets pour lui. Rak fahem ? Mat loum ghir rouhek ila welat. Il ne faudra pas te blâmer lorsqu'elle retournera chez toi. Tu sais tout maintenant. À toi de voir. Si vous avez un peu d'orgueil. Ila aandkoum nif oula lala ? Batlou koulesh. Cet avertissement l'avait secoué. Il faillit s'étouffer de colère, mais se quereller avec une vieille aigrie qui prenait des gens de haut ce n'était pas dans ses habitudes. Il avait procédé autrement. La jeune fille a encore en mémoire ce maudit jour où tout avait basculé dans sa vie. Son père croyant bien faire avait demandé à Hamid de passer. Il voulait éclaircir la situation. Mais rien ne se passa comme prévu.
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