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"les cours de tamazight seront dispensés dans le calendrier officiel"
Si El-Hachemi Assad, Secrétaire général du Haut-Commissariat à l'Amazighité
Publié dans Liberté le 01 - 09 - 2021

Le HCA soumettra prochainement au président de la République un mémorandum portant formulation d'un cadrage stratégique (2021-2038) relatif à la généralisation de l'enseignement-apprentissage de la langue amazighe dans le système éducatif et de formation", a révélé Si El-Hachemi Assad.
Liberté : Il y a eu beaucoup d'informations qui ont circulé ces dernières jours sur l'exclusion de tamazight de l'emploi du temps. Est-ce une polémique ou une vérité ?
Si El-Hachemi Assad : C'est le cumul des erreurs d'appréciation "politique", adossé à l'absence de concertation institutionnelle et d'un partenariat fiable et responsable qui est à l'origine de ce genre de polémique profitant plus, malheureusement, à ceux qui sèment le doute et la surenchère, surtout en cette conjoncture sensible et douloureuse, où les tensions sont crispées et donc vite sujettes à des dérives et des instrumentalisations de tout bord. Un éminent artiste disait bien : "La vérité ne se dégage pas de la polémique, mais des œuvres qu'on a faites." Il est urgent de revenir au cadre de la commission mixte et de se rappeler que le HCA a été l'accompagnateur et le partenaire privilégié du MEN (ministère de l'Enseignement national) depuis l'introduction de tamazight à l'école en 1995. Ladite commission mixte ne s'étant plus réunie depuis le 8 juillet 2015, malgré nos multiples lettres de rappel. Toutefois, la vérité à retenir est que l'Algérie a consenti des efforts indiscutables en faveur du développement de la langue amazighe et de sa réhabilitation. L'enseignement de tamazight à l'école est une réalité palpable depuis vingt-six ans, soit depuis la rentrée scolaire 1995-1996. Maintenant, il faut traduire cette volonté politique, et c'est ce que fait le HCA, conformément à ses attributions, en œuvrant continuellement à la levée des différents verrous entravant l'enseignement de tamazight à travers le territoire national en empruntant l'option d'une généralisation progressive.
Votre communiqué de dimanche dernier évoque "une certaine ambiguïté" dans la rédaction de ce document. Pouvez-vous être plus explicite sur ce point ?
Oui, nous parlons d'ambiguïté dans le document en question, ou du moins dans sa partie qui aborde l'organisation et l'enseignement-apprentissage de tamazight. Il y a écueil réel à même d'ouvrir la brèche à des "zélés administratifs", en appliquant ce qui va avec leurs convictions "subjectives". Je dis cela car nous sommes sur le terrain par le biais des visites de travail à travers les wilayas concernées par cet enseignement. Il faut retenir aussi, qu'en temps ordinaire, l'enseignement de tamazight est touché par un emploi du temps inconvenant, démotivant et discriminant, toujours en fin de journée : 11h15-12h15, 16h15-17h15, ou dans l'après-midi du mardi - demi-journée de repos ou consacrée aux journées pédagogiques avec la présence de l'enseignant toute la semaine. Dans certaines wilayas, le volume horaire officiel de trois heures par semaine est quelquefois non respecté et "révisé" à la baisse !
Vous avez demandé au ministre de l'Education de "surseoir à l'application du contenu de cette circulaire ou d'adresser une note explicative pour lever toute ambiguïté de son application par les directeurs des établissements de l'éducation et de l'enseignement des trois paliers". Peut-on connaître la nature de la réponse du ministère si d'aventure, il y a eu réponse ?
Pour la précision, il s'agit d'une circulaire liée "aux dispositions organisationnelles de la scolarisation dans le contexte lié à la crise sanitaire provoquée par la pandémie (Covid-19). Effectivement, nous avons reçu une réponse écrite du ministre de l'Education nationale. Il précise que son département est déterminé à ne ménager aucun effort pour la promotion de tamazight eu égard à son statut de langue nationale et officielle, ainsi qu'à son intégration en tant qu'axe essentiel dans l'avant-projet du Plan d'action du gouvernement. Monsieur le ministre nous précise également que la circulaire en question ne positionne pas tamazight en dehors du volume horaire officiel. Il s'agit, selon lui, de mesures édictées seulement par la conjoncture sanitaire.
À ce propos, il développe dans son écrit les mesures liées à l'emploi du temps qui se résument comme suit : distanciation physique et le maintien du travail par groupes et l'alternance des groupes, scolarisation pour les lycées et les établissements d'enseignement moyen par la programmation des cours en dehors de la période d'enseignement par alternance de chaque groupe, son enseignement pendant une période exceptionnelle, le matin ou l'après-midi les jours de la semaine. Enfin, il termine par mettre une précision que les cours de tamazight ne seront pas dispensés en dehors du volume horaire officiel ou pendant le week-end, ce qui signifie que son enseignement n'obéit pas au principe d'alternance.
Le HCA et le MEN ont convenu de tenir une rencontre de concertation "dans les prochains jours" pour examiner les mesures nécessaires à prendre pour poursuivre le renforcement et la consécration de l'enseignement de tamazight conformément aux engagements de l'Etat.Pensez-vous que les acquis concernant l'enseignement de tamazight sont en danger ?
Nous nous sommes mis d'accord pour une rencontre prochaine pour justement débattre et examiner les mesures nécessaires à même de consolider l'enseignement de tamazight. Cette concertation permettra d'inscrire l'enseignement de tamazight dans un cadre de rationalité, sans improvisation ni hésitation, et sans surenchère de quelque nature que ce soit. Il est important pour nous de voir comment garantir une vraie cohérence de l'enseignement de tamazight et d'entamer dans la sérénité ce processus de généralisation à travers toutes les wilayas en engageant des mesures d'accompagnement. À mon humble avis, le minimum qui doit être fait pour une bonne prise en charge de cet enseignement est d'organiser un séminaire national réunissant tous les représentants des chefs d'établissement qui connaissent des perturbations liées à l'introduction de tamazight avec, comme encadrement, des inspecteurs de tamazight et des inspecteurs de langues, ainsi que des inspecteurs administratifs pour donner les orientations adéquates et les mesures qui doivent être prises pour le bon déroulement de cet enseignement. Il en est de même de l'organisation d'ateliers relatifs à tous les aspects organisationnels, pédagogiques et matériels. Cela dit, pour revenir à votre question, il s'agit non pas d'intentions négatives, mais beaucoup plus de problèmes cumulés, qu'ils soient pédagogiques ou administratifs.
Comment évaluez-vous en général l'enseignement de tamazight en Algérie ?
Le parcours de l'enseignement de tamazight à l'école, durant 26 ans, a bénéficié d'une expérience indéniable qui l'a fortifié, malgré toutes les difficultés et tous les obstacles rencontrés. Celle-ci aura certainement permis la mise à nu des dysfonctionnements et des lacunes spécifiques à l'enseignement-apprentissage de cette langue, qu'aucun théoricien n'aurait pu prévoir. Elle doit être mise à profit par une évaluation sérieuse, afin de mieux la consolider et la réajuster. Par ailleurs, la promotion, l'efficacité, la qualité de l'enseignement doivent s'adosser à des préalables fondamentaux comme une politique linguistique qui détermine de façon claire le statut de la langue et sa place dans l'école algérienne, avec la consécration de son obligation et le lancement résolu, effectif et appuyé sur les moyens appropriés de l'Académie algérienne de la langue amazighe, une fois opérationnelle avec un aréopage de scientifiques, toutes spécialités confondues.
Concrètement, quelle est la stratégie du HCA en la matière ?
Conformément à ses missions institutionnelles, le Haut-Commissariat à l'amazighité est appelé à concevoir et à proposer une stratégie collective, concertée et partagée, à même de penser la place et les fonctions de tamazight dans le cadre de la nouvelle politique linguistique et éducative, générée par les dispositions de la Constitution algérienne (2020). Parce que l'enseignement de tamazight constitue une première expression de la volonté de l'Etat de consacrer la place de cet attribut historique, identitaire et culturel fondamental de la personnalité de l'Algérien. Le HCA soumettra prochainement au président de la République un mémorandum portant la formulation d'un cadrage stratégique (2021-2038) relatif à la généralisation de l'enseignement-apprentissage de la langue amazighe dans le système éducatif et de formation.
Cette contribution s'inscrit dans une logique de politique publique visant la mise en conformité institutionnelle par la consécration de l'officialité constitutionnelle de tamazight. Ce document de portée historique explicitera les modalités d'une application structurée, générale et généralisée de tamazight, verticale et horizontale, progressive et réfléchie (2021-2038) sur tout le système d'éducation et de formation. Le tout est adossé à une proposition de plusieurs ensembles d'hypothèses de généralisation de tamazight avec un échéancier pluriannuel, par cycle d'enseignement et par champ disciplinaire, soutenu par des phases d'évaluation.

Entretien réalisé par : Saïd Oussad


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