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La Coordination nationale des enseignants dénonce : «L'enseignement de tamazight est un leurre»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

La Coordination nationale des enseignants de tamazight (CNET) créée il y a une quinzaine de jours à l'issue d'une réunion tenue à Béjaïa, regroupant des enseignants de tamazight de Sidi Bel Abbès, Relizane, Alger, Saïda, Ghardaïa, Batna, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa et Sétif a, dans une déclaration dont une copie nous a été transmise et intitulée «Tamazight partout et pour tous», réitéré les revendications soulevées lors de cette réunion.
Ainsi, parmi ces dernières, on citera «la révision de la loi d'orientation de l'éducation nationale, le caractère facultatif de la langue tamazight et la prise en charge effective de l'enseignement de tamazight». La Cnet a fait savoir que «des élèves sont privés de l'apprentissage de la langue tamazight, pourtant langue officielle, par le recours à des pratiques malsaines». Elle considère que «demander l'avis des parents quant à cet apprentissage est une atteinte à l'une des constantes nationales et à la mémoire de tous ceux qui se sont sacrifiés pour cette langue». Et de se demander : «a-t-on fait de même pour l'arabe, le français, l'anglais et les autres langues enseignées dans le pays ? Aussi, les enseignants de tamazight se plaignent d'être marginalisés. Ils dressent un tableau noir quant à la généralisation de l'enseignement de cette langue dans d'autres wilayas, qu'ils considèrent comme un leurre. Pour étayer leurs dires, les membres de cette coordination informent qu'à l'ouest, au centre, à l'est et au sud du pays, les enseignants de tamazight se plaignent de la marginalisation de la langue, du zèle de certains responsables et surtout du non-respect des circulaires ministérielles. «Sinon, comment expliquer la suppression de postes où des enseignants ont été affectés ? Comment ose-t-on demander à un enseignant de s'occuper de la bibliothèque ou accomplir des tâches administratives ?», se demandent-ils à juste titre. C'est pourquoi ils réitèrent leur engagement à mener leurs revendications jusqu'au bout. Engagement qui
«cimente (notre) volonté immuable de poursuivre ce combat juste et légitime», insistent les membres de la Cnet. Et d'appeler les enseignants de langue amazighe «à s'unir pour arriver à instaurer un enseignement efficace».
Une officialisation bafouée
Pour Djamel Ikhloufi, enseignant de tamazight à Béjaïa et membre très actif de la Cnet, «malgré que tamazight soit consacrée langue nationale et officielle par la dernière Constitution, le caractère facultatif de son enseignement s'éternise et impose la langue amazighe au bas de l'échelle dans l'école algérienne. A ce jour, des enseignants de tamazight à Alger, pourtant à quelques encablures du siège du ministère de l'Education, à Oran, Tlemcen, Relizane et d'autres wilayas se sont vus obligés d'effectuer d'autres tâches que celle d'enseigner. Pis encore, à Ghardaïa et Bordj Badji Mokhtar, des enseignants sont appelés à compléter leurs horaires en enseignant la langue française». Et de regretter que «tamazight demeure souvent une discipline mal aimée par quelques directeurs zélés, à travers leurs décisions personnelles à l'encontre des circulaires ministérielles». Soit la programmation des séances de tamazight en dehors des heures de l'organisation pédagogique, par exemple le samedi, la suppression de postes budgétaires par des directeurs d'écoles ; l'absence d'un emploi du temps. Autant de problèmes pour retarder toute prise en charge effective de l'enseignement de tamazight. Pour la Cnet, il faut cesser de se faire des illusions, car en «dépit de la consécration de tamazight comme langue nationale et officielle, son enseignement illustre parfaitement la volonté de maintenir la langue amazighe dans un statut second par rapport à l'autre langue officielle.
Cette officialisation décrétée par des tenants du pouvoir, adversaires farouches de l'identité amazighe, ne pourrait réconcilier l'Algérie avec son algérianité». Le constat est donc là : La question de l'enseignement de tamazight est éminemment politique et son retardement est liée à cette idéologie négatrice de la réalité historique, linguistique et culturelle du pays.
Aberrations et dénonciations
Pour soutenir cette affirmation, la coordination rappelle que «l'enseignement de la langue amazighe demeure lié à la demande sociale inscrite dans les dispositions de la loi d'orientation sur l'éducation nationale n° 08-04 du 15 Moharram 1429, correspondant au 23 janvier 2008, alors que la langue amazighe est nationale et officielle depuis sa constitutionnalisation en février 2016. La mise en œuvre de cette officialisation est plus que nécessaire aujourd'hui pour permettre la réappropriation de l'identité amazighe et la réconciliation de l'Algérie avec son histoire et sa langue légitime».
La Cnet a tenu également à dénoncer la plus grande des aberrations, à savoir entamer l'enseignement d'une langue officielle en 4e année primaire, après une année d'étude d'une langue étrangère, le français, en 3e année. L'autre aberration est le coefficient de la langue amazighe, 2, alors que celui des langues étrangères est de 3 et plus. C'est pourquoi il est de nouveau exigé la généralisation pédagogique et géographique, ainsi que la continuation de cet enseignement aux élèves l'ayant déjà entamé au primaire, l'enseignement de tamazight partout et pour tous, son enseignement à partir du préscolaire et l'intégration de tamazight comme épreuve à l'examen de 5e année primaire.
Pour Djamel Ikhloufi, ces problèmes sont «créés de toutes pièces et s'éternisent depuis 20 ans déjà, malgré les bonnes volontés des membres du Haut-commissariat de l'amazighité (HCA) et les discours de la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit».
Pour notre interlocuteur, «la volonté politique et le discours politique se vérifient sur le terrain avec cet exemple de dotation en postes budgétaires de l'année scolaire 2015/2016 : 15 pour Béjaïa ; 20 pour Bouira ; 6 pour Boumerdès ; 4 pour Sétif ; 3 pour Bordj Bou Arréridj ; 0 pour Alger ; 98 postes pour les lycées de Tizi Ouzou et enfin zéro poste pour les 36 autres wilayas. Cette dotation est la traduction sur le terrain de l'article 34 de la loi n° 08-04 du 15 Moharram 1429 correspondant au 23 janvier 2008 sur l'orientation l'éducation nationale qui stipule que l'enseignement de la langue tamazight est introduit dans le système éducatif pour répondre à la demande exprimée sur le territoire national.
Les modalités d'application de cet article seront fixées par voie réglementaire. Il ajoutera que l'introduction de tamazight dans 32 wilayas du pays n'est que de la poudre aux yeux ! Un nombre insignifiant de postes budgétaires avec des concessions et des pressions sur les enseignants. Cette stratégie d'introduction fomentée dans des laboratoires nous renseigne sur le fait ostentatoire de cet acte politique applaudi à toutes les échelles.
Le département de l'UMMTO rejoint la coordination
Bien que nouvellement créée, la Cnet commence déjà à se renforcer. C'est ainsi que le comité du département de langue et culture amazighes de l'université Mouloud Mammeri a décidé de se joindre officiellement à la coordination des enseignants de tamazight. Il aussi est prévu qu'il prenne, à son tour, contact avec les comités des autres universités pour une éventuelle adhésion. Sur le plan de la structuration de la coordination, les présents ont opté pour la création d'une coordination des enseignants et des étudiants de tamazight dans chaque wilaya où l'enseignement de tamazight est dispensé.


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