Le pari de la promotion du tourisme balnéaire dans cette commune est encore loin d'être acquis. À défaut d'hôtels ou de campings, c'est la formule de la location chez l'habitant qui est privilégiée pour des séjours familiaux sur la côte dans cette localité. Tout au long d'un littoral qui s'étend sur 120 km, la wilaya de Jijel attire des milliers d'estivants. Pour le décompte de la protection civile, se sont des millions qui investissent les plages durant cette période. Toute cette affluence sur les côtes est répartie sur des communes balnéaires, attirant ces milliers ou ces millions de vacanciers pour un séjour en bord de mer. L'une de ces communes est Sidi Abdelaziz. Située à une trentaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Jijel, elle reste l'une des destinations les plus privilégiées, notamment par des citoyens venant de la région est du pays. À défaut d'hôtels ou de campings, c'est la formule de la location chez l'habitant qui est privilégiée pour des séjours familiaux sur la côte dans cette localité. Les numéros de téléphone s'affichent pour annoncer la mise à la disposition des appartements à louer à des prix fixes ou à discuter. "Cette formule prolifère comme partout, et il y a même des appartements acquis dans le cadre du logement social qui sont sous-loués pour cette période", soutient-on. La location de ces logements durant l'été a souvent fait débat à Jijel, quand des élus à l'APW, des P/APC ou d'autres responsables ont fait part de l'utilisation de ces logements à des fins de location en été. Les logements sociaux rétrocédés pour les besoins de cette formule sont devenus une affaire lucrative, pas seulement à Sidi Abdelaziz, mais aussi dans toute la wilaya de Jijel. Et dire qu'à chaque distribution d'un quota de logements il y a contestation des listes de bénéficiaires. Qu'à cela ne tienne, puisque à Sidi Abdelaziz il n'y a pas que des logements sociaux qui sont loués, mais d'autres appartements relevant du domaine de l'autoconstruction, qui interviennent dans ce marché encore non contrôlé. À chacun son mode de location pour séjourner en bord de mer, mais Sidi Abdelaziz reste cette coquette petite ville qui attire son monde en été. Plongé dans sa quiétude légendaire le reste de l'année, ce village s'éveille durant la saison estivale sur l'arrivée en masse de milliers de personnes. Après sa période de léthargie, le commerce se met à s'activer. Et subitement, c'est tout le village qui se met à bouillonner. Au carrefour de la plage centrale, sur la RN 43, la circulation est encombrée. Pour éviter le grand embouteillage de la sortie de cette plage, des éléments de la Gendarmerie nationale interviennent souvent pour réguler la circulation dans ce tronçon névralgique. Durant la journée, et jusqu'à une heure tardive de la soirée, la plage est submergée par une nuée de baigneurs qui savourent la fraîcheur de la mer. Sur le sable, ce n'est pourtant pas l'ordre qui s'installe. C'est dans un immense brouhaha, digne des grands souks, que la confusion s'installe sur un littoral pris d'assaut de bout en bout. L'incivisme est au rendez-vous avec des tentes dressées par des familles et obstruant toute vue de la mer à celui qui se met derrière. Dénoncée, cette pratique est la règle sur cette plage, où l'hygiène laisse à désirer et dont le sable est jonché de détritus et de dépôts d'ordures. Plus à l'est de la plage du chef-lieu de ce village, c'est l'autre littoral du Rocher aux moules qui attire son monde. Dénaturée, sinon transformée par un projet de création d'un port d'échouage qui n'a jamais été exploité, cette plage est le point de chute de milliers d'estivants. La plupart viennent des communes avoisinantes pour se rassembler dans une ambiance de confusion et d'obstruction de la vue par ces tentes éternellement et anarchiquement dressées sur le sable. Ainsi va le tourisme balnéaire à Sidi Abdelaziz, une commune qui n'a que la mer pour s'affirmer comme une destination touristique. Elle manque toutefois de tout pour s'imposer dans ce domaine, qui reste l'apanage d'un amateurisme qui ne contribue en rien au développement de ce segment. Sidi Abdelaziz peut replonger dans son calme et son hibernation au départ de ces estivants qui l'encombrent en été juste parce qu'il y a la mer. Le pari de la promotion du tourisme balnéaire dans cette commune est encore loin d'être acquis.