Résumé : Ils se rendent chez le professeur qui veut rendre service rapidement à Da Ali. Il les prévient qu'il doit exposer le cas de Latéfa à ses confrères. Il décide d'hospitaliser Latéfa le lendemain. Houria trouve qu'ils perdent trop de temps. Si l'intervention est inévitable, autant partir à Paris ou en Turquie. Elle ne veut pas risquer la vie de sa fille. Une fois seuls, elle presse son mari de les emmener dans une clinique privée. -Je veux rentrer à la maison, dit Latéfa, proie à une nouvelle migraine. Je n'irai nulle part avec vous. -Latéfa ma fille, on doit activer les choses. Je refuse d'attendre... Il est question de ta santé, tu entends ? On doit mettre toutes les chances de notre côté. -D'accord, déposez-moi à la maison. Elle se prend la tête entre les mains. Da Ali a un regard plein de reproches. Il trouve que Houria en fait trop, mais il ne peut pas se quereller avec elle devant leur fille. -Je crois qu'on ferait mieux de rentrer tous à la maison, suggère-t-il, mais Houria secoue la tête. Il dépose Latéfa, lui recommandant de prendre un calmant et promet qu'ils ne tarderont pas. En chemin pour la clinique, il peut enfin crier. -Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Tu ne vois pas que tu la stresses ? Que tu dramatises encore plus la situation ? Elle a besoin de calme et de sérénité. Et toi, tu doutes du professeur. Il a 30 ans de service. Il sait ce qu'il fait et s'il prend des précautions, c'est parce qu'il est consciencieux et professionnel. -Je ne doute pas de lui, car je ne m'y connais pas. Ecoute, un deuxième avis ne nous fera pas de mal, au contraire. À la clinique où ils se sont rendus, Da Ali a demandé à rencontrer le directeur. Ce dernier ne les reçoit pas tout de suite. La secrétaire leur confie qu'il rend parfois visite aux malades. C'est un ancien professeur en sénologie, très réputé à Alger. Une fois à la retraite, il s'est lancé avec d'autres confrères dans l'ouverture de la clinique. Le succès leur a permis d'avoir une bonne publicité. Da Ali ne le connaît que de nom. Dès qu'il apparaît dans le couloir, la secrétaire s'empresse de lui parler et de les désigner. Il les reçoit dans son bureau. Da Ali va droit au but. Il lui explique la raison de leur présence. Il lui remet le dossier médical. Le professeur G l'examine longuement, le visage impassible, avant de donner son avis. -Il n'y a pas de temps à perdre. Son cas est délicat. Où est-elle ? Refuse-t-elle de venir ? Elle n'accepte pas le fait d'être malade ? -Elle avait une migraine et on a préféré venir sans elle, dit Houria. Dites-moi Professeur, a-t-elle des chances de s'en sortir ? -Inchallah. On va tout faire pour qu'elle ait cette chance. -Quand peut-elle être opérée ? -Si elle est encore à jeun, dans six ou huit heures, dit-il après avoir jeté un coup d'œil à sa montre. Je peux programmer son opération en début de soirée. Il faudra juste lui dire de ne plus rien manger et boire. Elle doit venir le plus tôt possible. Je dois parler avec elle, lui expliquer ce qu'on fera. Je demanderais à la psychologue de venir spécialement pour elle. Houria est soulagée, reconnaissante. Enfin, quelqu'un qui l'écoute et qui accepte d'accélérer les choses. -Professeur, est-ce vous qui l'opérerez ? -Oui, je m'en occuperais personnellement, répond-il. Je serais là pour vous accueillir et superviser sa prise en charge. Après l'intervention, il faudra s'occuper d'elle. Elle aura besoin de soutien et de marque d'affection. Est-elle fiancée ou mariée ? -Fiancée, ils doivent se marier dans deux mois. -Inchallah qu'elle sera complètement rétablie d'ici là. -Tout ce qui compte, c'est qu'elle guérisse. Le mariage peut attendre, dit Da Ali. Merci de nous recevoir. -C'est la moindre des choses. Passez voir ma secrétaire, elle va vous informer des modalités de payement et des services à la personne selon vos moyens. Sachez qu'on a aussi un centre de chimiothérapie et de radiothérapie. Inchallah elle n'en aura pas besoin. -C'est notre souhait aussi. Un coup de fil les interrompt, mais comme ils en ont fini, ils lui font un signe d'au revoir et quittent son bureau. La secrétaire leur remet des formulaires que Da Ali doit remplir sur place. Elle lui demande certains documents et insiste pour qu'il apporte les originaux des comptes rendus et toutes les échographies et IRM faites. -Tous les services se règlent à l'avance par virement bancaire. Da Ali n'en est pas surpris. Aussitôt après avoir quitté la clinique, ils se rendent à la banque et vire la somme indiquée dans le document. -Tu vois, tu as bien fait de m'écouter. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à prier pour que tout se passe bien. -Inchallah. Il faut que je retourne à l'hôpital récupérer les clichés. Mais à sa grande déception, le professeur est sorti et il est injoignable sur son portable.
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