Pour justifier cette hausse des prix, les éleveurs évoquent la cherté de l'aliment et du poussin. Cela, sans compter le fait que la chaleur exceptionnelle de cette année a contraint de nombreux éleveurs à cesser momentanément leur activité. C'est devenu une habitude : à cette même période de grandes chaleurs, le prix du poulet de chair prend des ailes, comparativement à celui pratiqué il y a encore quelques semaines. Le poulet, qui se vendait à plus de 250 DA/kg, a vu son prix augmenter subitement, passant pratiquement du simple au double. En effet, les prix proposés par les bouchers vont de 400 à 450 DA/kg, a-t-on constaté. "La flambée des prix touche pratiquement l'ensemble des fruits et légumes, les produits alimentaires, et ces derniers jours c'est au tour du prix du poulet qui a atteint un prix inabordable. C'est incroyable, tout est cher et on ne sait plus quoi manger. Il n'y a que le persil, la menthe et les autres herbes aromatiques dont les prix n'ont pas bougé", dénonce Ahmed, qui décide de ne rien acheter ce jour. Tout le monde se plaint et chacun veut tirer la couverture à soi. "Les bouchers accusent les aviculteurs et ces derniers, à leur tour, disent qu'en plus de la chaleur qui a sévi ces dernières semaines, les prix des poussins ont également augmenté", ajoute Ahmed. Pour leur part, les vendeurs de volaille ont été unanimes à nous dire que "si le prix du poulet dépassait les 430 DA/kg à Sidi Bel-Abbès, cela est dû à l'augmentation des frais que nous payons et surtout du prix du poulet qu'on paye. Aussi, il y a l'implication des intermédiaires, qui dominent le marché de la volaille et font la loi", se défend Abdou, propriétaire d'une boucherie au centre-ville, se voulant rassurant. "Cette crise est passagère, et après le passage de cette vague de chaleur, nous espérons que l'offre va augmenter pour répondre à la demande et les prix vont baisser", espère Abdou, faisant remarquer qu'"il y a des petits éleveurs qui exercent l'abattage clandestin dans les hangars servant de lieux d'élevage et dont certains ne répondent pas aux normes d'hygiène et de salubrité". En ce sens, deux aviculteurs ont signalé d'autres raisons qui ont fait que l'offre est de plus en plus en retrait face à la demande et pour lesquelles le prix du poulet a flambé ces dernières semaines, ainsi que les pertes auxquelles certains éleveurs font face, surtout ceux qui ne disposent pas de climatisation. "Le prix des poussins a fortement augmenté, atteignant les 30 DA l'unité et le prix de l'aliment qui a dépassé actuellement tout entendement, soit jusqu'à 7 000 DA/q", argumente l'éleveur de volaille. À ce propos, Kadi Diafi, inspecteur vétérinaire principal de direction de wilaya des services agricoles, a déclaré à Liberté : "L'indisponibilité du poulet influe automatiquement sur le prix du poulet, car le marché de la volaille est soumis à la logique de l'offre et de la demande. Et c'est le cas cet été, où le prix du poulet s'est envolé, surtout en raison de la canicule." Et d'expliquer que "c'est pour cela d'ailleurs que la plupart des aviculteurs évitent la mise en place des poussins durant l'été parce que cela provoque un retard de croissance et des mortalités".