"Nous avons proposé une convention de partenariat où la SAO met à la disposition des aviculteurs les poussins, l'aliment et assure l'enlèvement des poulets pour leur éviter les frais de transport, en plus de la garantie d'un prix fixe de 180 DA/kg quelles que soient les fluctuations du marché." Tous les consommateurs ont constaté la hausse vertigineuse du prix des viandes blanches depuis le début du mois d'août. De 190 DA/kg, le prix du poulet a atteint ces derniers jours les 400 DA/kg. Pour les professionnels, cette flambée était prévisible : "Avant le Ramadhan, les aviculteurs ont mis le paquet pour faire face à une demande garantie durant le mois sacré mais vu l'offre qui dépassait la demande, les prix du poulet se sont effondrés se négociant aux alentours des 120 DA/kg. Les aviculteurs ont subi des pertes importantes", explique un aviculteur. Et de poursuivre : "La plupart ont abandonné l'activité en attendant des jours meilleurs surtout avec la chaleur ambiante de cet été." Autre facteur qui a influé sur les prix, c'est le refus des aviculteurs d'avoir comme partenaire la Société des abattoirs de l'Ouest (SAO). "Nous avons proposé une convention de partenariat où la SAO met à la disposition des aviculteurs les poussins, l'aliment et assure l'enlèvement des poulets pour leur éviter les frais de transport, en plus de la garantie d'un prix fixe de 180 DA/kg quelles que soient les fluctuations du marché. Plusieurs ont refusé de peur de se faire recenser et payer des impôts. Ce qui est faux puisqu'ils sont exonérés de la TVA", affirme un cadre de la SAO. En fait, nous avons constaté que l'anarchie règne dans le secteur. La plupart des aviculteurs travaillent dans l'informel et dans des conditions d'hygiène douteuses en utilisant des pratiques frauduleuses, de l'échaudage du bâtiment d'élevage à la vente de détail avec l'utilisation du chlore pour donner au poulet un éclat et une apparence de fraîcheur en passant par tremper le poulet dans l'eau pour lui donner plus de poids malgré l'interdiction de ces pratiques. Y a-t-il des solutions ? "Tant que l'aliment est importé, le prix du poulet restera élevé car un quintal de maïs coute en moyenne 4000 DA. Sachant qu'il faut 5 kilos pour une période d'engraissement de 8 semaines pour un seul poulet, on constate que l'aliment constitue 80% du coût du poulet", explique le P-DG de la SAO qui enchaîne : "Le ministre de l'Agriculture encourage nos fellahs à cultiver l'aliment (maïs et bientôt le soja) pour réduire les prix. Il faut aussi organiser le secteur de l'aviculture et encourager le partenariat avec l'entreprise publique la SAO pour réguler le marché et surtout protéger l'éleveur des faillites en fixant un prix raisonnable". Actuellement, l'aviculteur ne peut s'en sortir que si le prix de vente du poulet vif dépasse les 160 DA/kg et 300 DA/kg au détail tant que les prix de l'aliment et les différents investissements demeurent élevés. D'autre part, le contrôle de l'activité doit être une réalité car les témoignages recueillis donnent froid dans le dos. N B Nom Adresse email