L'ex-rébellion targuie estime que la clé de sortie de crise au Mali réside dans la stricte application de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger, pour éviter une autre décennie de guerre aux populations, déjà éreintées par le terrorisme et l'instabilité politique. La Coordination des mouvements de l'Azawad (ex-rébellion) estime que seule l'application de l'accord d'Alger est à même de ramener la paix au Mali et d'épargner les populations du terrorisme et de l'instabilité politique chronique que vit ce pays du Sahel, en réaction aux informations faisant état de discussions entre Bamako et la controversée société de sécurité russe Wagner. L'ex-rébellion a dénoncé dans un communiqué, rendu public jeudi soir, les présumées discussions avec cette société russe, réputée pour être proche du Kremlin. "La CMA condamne et s'oppose fermement à tout usage des milices quels que soient leur nature et le motif qui les sous-tend et tient entièrement l'Etat malien responsable de ce qu'il adviendrait s'il s'exécutait malgré tout", a affirmé l'ex-rébellion, affirmant avoir appris cela à travers les médias et les réseaux sociaux. "La CMA estime que la priorité pour la stabilité du Mali est d'aller rapidement à la mise sur pied de l'armée reconstituée, conformément aux dispositions de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger, en investissant tous les moyens et les efforts à cet effet, seul gage d'une paix durable et d'une sécurité générale au profit de tous", insiste le communiqué en question, rappelant que "ce sont les populations civiles déjà meurtries et fragilisées par une décennie de crise qui vont payer le prix de l'utilisation des mercenaires du groupe Wagner, connus pour leurs graves violations des droits de l'Homme dans les pays où ils sont déployés". Et d'ajouter que "l'Etat (malien, ndlr) gagnerait mieux en crédit et en sécurité en orientant exclusivement et diligemment ses actions dans la mise en œuvre des dispositions de l'accord d'Alger qui est dans l'impasse malgré les espoirs et les gages nés de la dernière feuille de route du 18 décembre 2020, restée lettre morte depuis sa validation par les parties signataires". Et de prévenir que "si malgré tout l'Etat s'entête à déployer ces mercenaires, il se verra dans l'obligation d'assumer pleinement et ouvertement sa responsabilité", conclut le communiqué de la CMA, qui vient ainsi rajouter sa voix à d'autres qui ont dénoncé fermement l'introduction de Wagner en territoire malien, en ce contexte sécuritaire et politique interne des plus explosifs, alors que le pays est en pleine transition politique. À Bamako, aucune réaction officielle face à la diffusion de ces informations qui ont déjà suscité la réaction de la France, un des acteurs majeurs dans la lutte antiterroriste au Mali, et celle des pays ouest-africains qui ont mis ce week-end la pression sur la junte au pouvoir pour respecter les délais de cette phase de transition. Mais une source au ministère malien de la Défense a confirmé l'existence de ces négociations, contrairement au Kremlin qui a tout nié, comme il a nié tout lien entre l'Etat russe et cette société, dont les responsables sont réputés être des proches du président russe, Vladimir Poutine. Par ailleurs, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a réitéré sa demande pour un respect strict du calendrier de la transition au Mali devant conduire à la tenue effective des élections dans le délai non négociable de février 2022. Elle a demandé, par ailleurs, aux autorités de la transition au Mali de soumettre au plus tard à la fin du mois d'octobre 2021 le chronogramme devant conduire aux étapes essentielles pour les élections de février 2022, ont rapporté les agences de presse. Ce qui constitue une pression supplémentaire pour la junte au pouvoir, qui doit remettre le pouvoir au civil à Bamako sans trop tarder.