Le référendum du 29 septembre a donné court à une telle décantation entre les forces démocratiques et celles gravitant autour du pouvoir que les conditions n'ont jamais été peut-être aussi favorables à la construction d'une alternative démocratique. Voilà, schématiquement, l'analyse politique de Hocine Ali, secrétaire général par intérim du MDS, exposée, jeudi soir, lors d'une rencontre-débat autour de la problématique des alliances tenue au siège national de son parti. “à la veille, et au lendemain du référendum autour de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, la question des alliances entre les forces démocratiques redevient un sujet de débat et de préoccupation dans les milieux patriotiques et démocratiques, elle revient à l'avant-scène”, note-t-il dans son introduction. “Nous sommes face à une nouvelle situation caractérisée par une accélération des décantations, une clarification des enjeux et une plus grande visibilité qui se traduit par une cristallisation des forces objectives du changement, de la base sociale dont les intérêts ne se reflètent pas encore dans l'organisation ou les organisations politiques capables de les représenter et de conceptualiser leurs besoins et aspirations”, a-t-il ajouté. Une situation “inédite” car, aux yeux de Hocine Ali, “la ligne de démarcation n'a jamais été aussi nette” entre les forces démocratiques (MDS, CCDR, RCD, FFS, PST,…), d'une part et, d'autre part, les soutiens du pouvoir de Bouteflika (PT, UDR, FLN, RND, MSP, El Islah, Ennahda). Mais au-delà de cette nouveauté dans la configuration des forces politiques, M. Hocine a relevé une “évolution de la conscience sociale” avec ce “nouvel état d'esprit des citoyens” qui “refusent la fatalité et qui se battent comme ils peuvent…”. Et d'enchaîner : “Malgré les pressions et menaces du pouvoir, de manière générale, les syndicats autonomes, les associations de victimes du terrorisme, de femmes, la société civile… se retrouvent du côté des forces démocratiques”. Pour lui, l'alliance des forces démocratiques est “une nécessité et non un choix dicté par les exigences de l'évolution politique et les décantations parvenues à maturité”. Mais dès à présent, il refuse qu'elle soit une simple “addition de sigles”. “Pour avancer dans cette voie du rassemblement, il faut le construire pas à pas, d'abord autour de questions simples, unificatrices, mais de principes intangibles, liés à l'exercice des droits fondamentaux”. En somme, elle s'adossera sur un socle de valeurs communes de modernité, mais n'exclura en rien “le travail de chaque organisation autour de ses objectifs particuliers”. Si globalement les cadres du MDS sont favorables à un tel rassemblement, ils ne posent pas moins la question du “comment”. Bien plus, ils s'interrogent s'il n'y a pas possibilité de se donner un programme commun. Un militant a carrément proposé de constituer un “cabinet fantôme”, une sorte de gouvernement commun qui serait une sorte de message-assurance des démocrates à la société sur leur capacité à exercer le pouvoir. Arab Chih