Avec l'amélioration des fondamentaux dans toutes les régions du monde, les économistes interrogés par Bloomberg ont revu à la hausse leurs scénarios de prix du Brent pour 2021 à 64 dollars le baril et 64,5 dollars le baril en 2022. C'est ce que relève l'IFP énergies nouvelles (Ifpen) dans son dernier "tableau de bord" sur les marchés pétroliers, publié avant-hier. L'institut français de recherche constate que "les prix du pétrole se sont fortement redressés en milieu de semaine dernière après la publication d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) plutôt optimiste sur la reprise de la demande de pétrole et une baisse des stocks aux Etats-Unis largement supérieure aux attentes du marché". En moyenne hebdomadaire, le Brent sur le marché à terme de Londres a gagné +2,6 dollars le baril (+4,2%) pour atteindre 65,5 dollars le baril. Après une baisse de 8,7 millions de barils par jour l'année dernière, la demande mondiale devrait désormais augmenter de 5,7 millions de barils par jour en 2021 pour atteindre 96,7 millions de barils par jour, selon le dernier rapport de l'AIE, qui a revu à la hausse ses estimations du mois dernier de +230 000 barils par jour. L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) et l'Opep ont également revu leurs prévisions de demande à la hausse de +180 000 barils par jour et +70 000 barils par jour. "Cette augmentation de la demande est principalement due à l'amélioration des perspectives économiques corroborée par les récentes hausses des prévisions de croissance du PIB mondial par le Fonds monétaire international (+6% en 2021 et +4,4% en 2022)", indique l'Ifpen. Le redressement des prix du brut s'explique également par l'amélioration des fondamentaux du marché et la résorption progressive de l'excédent des stocks mondiaux de pétrole accumulés l'an dernier lors de la pandémie de Covid-19. Du côté de l'offre de pétrole, la production mondiale a augmenté de 1,7 million de barils par jour en mars pour atteindre 92,9 millions par jour, sous l'impulsion des Etats-Unis. "L'Opep continue de maintenir un fort contrôle sur sa production estimée à 21,0 millions de barils par jour en mars (hors Iran, Libye et Venezuela)", souligne l'institut français. Ceci correspond pour les membres de l'Opep à un taux de respect de leurs engagements de 124% (113% pour l'ensemble du groupe Opep+). À partir de mai, l'Opep+ a décidé d'augmenter sa production de pétrole brut de 2,1 millions par jour sur trois mois afin de répondre à la forte augmentation de la demande au second semestre. "L'analyse de l'évolution des prix du brut par les stocks, basée sur les données de l'AIE, permet d'envisager un retour des stocks à la moyenne quinquennale en avril et un déficit d'offre qui se poursuivra tout au long de l'année si la production de l'Opep se maintient autour de 28 millions de barils par jour, comme prévu actuellement", indique l'Ifpen. Ce contexte, ajoute-t-il, "est favorable à une reprise des prix du brut". Toutefois, nuance l'institut de recherche français, "étant donné que le prix actuel du Brent est déjà supérieur à son prix d'équilibre, le potentiel de hausse est assez faible".