L'avenir de la très active association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) va se jouer ce mercredi 29 septembre au tribunal administratif d'Alger qui abritera l'audience de l'affaire opposant le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales à l'association. Dans le collimateur des autorités ces dernières années, l'association présidée par Abdelouahab Fersaoui risque sa disparition pure et simple du paysage associatif national. Pour cause, le département de Kamel Beldjoud a engagé une procédure judiciaire contre l'association RAJ qui a été destinataire, le 26 mai 2021, d'une citation à comparaître devant le tribunal administratif d'Alger à la suite d'une requête déposée au niveau de ce tribunal réclamant la dissolution de l'association, au motif que ses activités sont en violation de la loi 12/06 régissant les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans les statuts de l'association. "Il est inconcevable de voir une association comme le RAJ, qui a tant donné pour la jeunesse, poursuivie en justice pour ses activités, ses positions et son engagement pacifique, et actif aux côtés du peuple et de sa jeunesse en quête de liberté, de dignité, de justice et de prospérité", a soutenu le RAJ dans un communiqué rendu public hier et intitulé "Non à la mise à mort de l'association des jeunes du RAJ". L'association, présidée par M. Fersaoui, estime que cette menace de dissolution qui pèse sur sa tête "cache mal une tentation de faire taire toute voix discordante et toute expression libre, et autonome, pourtant garantie par la Constitution et les différentes conventions internationales que l'Algérie a ratifiées". Et au RAJ d'avertir sur la "menace sérieuse" qui pèse sur "les acquis démocratiques d'Octobre 88 arrachés de haute lutte dont la liberté d'expression et d'association". Aux yeux de l'association, "ce sont le mouvement associatif et la liberté d'association qui sont ciblés à travers elle" et son procès est "celui de toute la société civile algérienne et autonome" et de "la liberté d'association arrachée par des luttes et les sacrifices des générations de militants-es". La poursuite judiciaire dont fait l'objet le RAJ est intervenue "après l'interdiction de ses activités, notamment celles organisées hors du siège national", mais aussi "l'acharnement judiciaire" dont ont été victimes ses membres durant les premiers mois du Hirak durant lesquels, "onze parmi eux ont été poursuivis en justice pour leurs opinions dont neuf ont été incarcérés et/ou mis sous contrôle judiciaire", a précisé l'association, qui dit activer légalement et conformément à son mandat, non sans rappeler " son attachement à la cohésion et à l'unité nationale, aux valeurs de la citoyenneté, d'égalité, de liberté, de justice, de démocratie, de paix, de tolérance et du vivre-ensemble" durant les 28 ans de son existence. Le RAJ a appelé les autorités à "cesser cette poursuite de trop contre l'association qui ne fait que son travail et exécute son mandat" car "la liberté d'association n'est pas un délit, mais un devoir citoyen".
Arab C. Le président de SOS Bab El-Oued condamné à 8 mois de prison ferme ■ Les militants associatifs n'en finissent pas de manger leur pain noir. Le président de l'association SOS Bab El-Oued, Nacer Maghnine, a été condamné, hier, par le tribunal de Bab El-Oued (Alger) à 8 mois de prison ferme, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Lors de son procès qui s'est déroulé le 15 du mois en cours devant la même juridiction, le parquet avait requis une peine de 2 ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA à l'encontre du militant associatif. Celui-ci a été placé le 20 avril dernier sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Baïnem. La DSGN avait alors publié un communiqué dans lequel elle faisait état de l'arrestation d'une "association criminelle composée de huit personnes âgées de 26 à 60 ans actives, sous le couvert d'une association culturelle non agréée, à Bab El-Oued". "Cette association a acquis du matériel technologique moderne grâce au financement d'une représentation diplomatique à Alger d'un grand pays étranger", avait-elle précisé.