A priori, ces élections devraient être un modèle de transparence et de démocratie, tant les traditions de fraude et de manipulation des chiffres sont difficiles dans cette région où l'électeur veille scrupuleusement sur sa voix. Dans moins d'une semaine, la campagne électorale pour les partielles s'ouvrira en Kabylie. Mais la mise en branle des acteurs et des structures politiques concernés par cette consultation a commencé depuis des semaines, voire des mois, dans le but de ressusciter l'intérêt de la population kabyle, échaudée par trois années de troubles, pour la chose politique, devenue suspecte. Cette précampagne, et les observateurs l'ont bien constaté, a permis le retour des grandes formations politiques, maintenant que la messe est dite pour les archs. Pour une fois, le RCD et le FFS, faisant ainsi preuve d'une grande responsabilité et d'une non moins grande lucidité politique, ont oublié leurs querelles en demandant à leurs électeurs de voter pour l'un ou l'autre des partis. Sorte d'alliance à la base qui permettra à ces deux formations, qui vont également collaborer dans la surveillance des urnes, de reprendre la main dans cette région. Mais les partis et les formations de l'establishment ne l'entendent pas de cette oreille et comptent bien mettre leur grain de sel dans cette consultation. Il suffit pour cela de voir les listes électorales où le FLN est quasiment en ballottage avec le FFS. Si bien que, à quelques jours de l'ouverture de la campagne électorale, géographiquement circonscrite à la Kabylie, on se retrouve face à une échéance de portée nationale — et c'est là le plus important — à valeur de test pour la démocratie. A priori, ces élections devraient être un modèle de transparence et de démocratie, tant les traditions de fraude et de manipulation des chiffres sont difficiles dans cette région où l'électeur veille scrupuleusement sur sa voix. Dans ce cas, la Kabylie aurait une nouvelle fois l'occasion de renouer avec sa vocation naturelle de locomotive démocratique et montrer le chemin pour le reste du pays. Mais si le pouvoir voulait passer en force pour faire triompher ses listes en ayant recours à la fraude, ce serait alors l'ultime coup de grâce assené à la démocratie et à la Kabylie, qui rentrerait fatalement dans les rangs dans une Algérie “pacifiée”. N. S.