Décidément, la Fédération algérienne de football (FAF) vit une période des plus délicates de son histoire. Et pour cause, le président de la FAF, Charafeddine Amara, est entré dans un conflit direct avec certains membres du bureau fédéral, qui contestent ses décisions unilatérales dans la gestion des affaires courantes du football. Les choses ont évolué hier, puisque le patron de la haute instance fédérale, conscient d'avoir enfreint le règlement intérieur, en organisant une réunion du bureau fédéral invalide en raison de la violation de l'article 35, est revenu à la charge en organisant, cette fois-ci, une réunion restreinte en présence de quelques membres du bureau fédéral, à savoir Mouldi Aïssaoui, Rachid Gasmi, Laghouati et Mansouri. En parallèle, les autres membres "contestataires" du bureau fédéral, menés par les deux vice-présidents Amar Bahloul et Yacine Benhamza, ont été reçus hier par le chef du cabinet au ministère de la Jeunesse et des Sports, en l'occurrence Khalef Abderaouf, et ce, en l'absence du premier responsable du secteur, Abderrazak Sebgag, retenu par des obligations professionnelles à Oran pour assister à la visite d'inspection et de travail du Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, dans cette wilaya de l'ouest du pays. Selon une source proche du dossier, Amar Bahloul et Yassine Benhamza ont dressé un tableau noir sur la gestion unilatérale du président de la FAF, Charafeddine Amara, tout en relevant des infractions réglementaires dans le processus de la convocation des bureaux fédéraux. Ils ont, en outre, relevé la gestion "individuelle" du président de la FAF qui, selon eux, fait cavalier seul au point de prendre des décisions importantes sans passer par l'aval du bureau fédéral, conformément à la réglementation en vigueur. Toujours selon la même source, le représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports a appelé les membres "contestataires" à calmer le jeu, surtout dans cette conjoncture sensible marquée par les prochaines sorties de la sélection nationale de football dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Le responsable du MJS a, en outre, appelé les membres du BF à prôner le dialogue constructif et par la même occasion à éviter les luttes intestines qui ne font que freiner le développement du football national. Il a promis, toutefois, aux deux vice-présidents Amar Bahloul et Yacine Benhamza de transmettre leurs doléances au ministre Abderrezak Sebgag. Il faut savoir que les relations entre le patron de la haute instance fédérale et les membres du bureau fédéral, du moins avec la plupart des membres, ne sont pas en odeur de sainteté et ce, depuis un bout de temps déjà. Cette situation, pour le moins que l'on puisse dire inédite, résulte d'une rupture "prévisible" entre le président de la FAF et certains des membres du bureau fédéral qui contestaient, en coulisses, sa gestion jugée "approximative" des affaires courantes du football. Une cohabitation devenue impossible ces derniers temps, surtout que les membres du BF avaient du mal à "digérer" les décisions prises dans certains dossiers et ce, d'une façon unilatérale. On reproche au boss de la FAF de vouloir faire cavalier seul sans pour autant se conformer à la règle qui voudra une concertation avec les membres du BF et ce, dans toutes les affaires et les prises de décision. Mais la goutte qui a fait déborder le vase était le comportement du président de la FAF, Amara, qui, faut-il le rappeler, avait reporté les travaux du BF, prévus initialement le 30 septembre dernier, pour trancher les questions des statuts des ligues, ainsi que la date de l'assemblée générale extraordinaire de mise en conformité des statuts de la FAF avec ceux de la Fédération internationale de football (FIFA).