Un appel à la vigilance a été lancé aux vétérinaires de la wilaya. Les 32 vétérinaires fonctionnaires que compte la wilaya d'Oran ont tenu, ces derniers jours, au sièges de la direction de l'agriculture (DSA), une réunion d'information et de sensibilisation dont le thème principal était la grippe aviaire. Très prochainement, ce sera au tour des vétérinaires privés, au nombre de 35, de tenir ce même type de rencontre, avons-nous appris auprès du service vétérinaire de la DSA. Des documents sur la nature du virus, sa transmission, les signes cliniques, le diagnostic, les mesures d'isolation, etc., ont été distribués à tous les participants qui sont appelés dans leur travail quotidien à plus de vigilance. Nos interlocuteurs, qui insistent pour dire qu'il n'y a aucune raison de céder à la panique et qu'aucun cas n'a été décelé dans le cheptel avicole en Algérie, estiment que la vigilance est de rigueur avec le suivi et le contrôle périodique des élevages avicoles : poulets à chair, poules pondeuses, les œufs de consommation et à couver… Le nombre de parcs d'élevage avicole recensés dans la wilaya d'Oran s'élèvent à 144 et sont tous détenteurs d'un agrément, ce qui signifie déjà une série de mesures strictes et de contrôle régulier sur le plan de l'hygiène et sanitaire. Si en Algérie, il n'existe quasiment pas d'élevage en plein air comme en Europe, ce qui est une des raisons du ton rassurant des pouvoirs publics, il existe, néanmoins, des élevages familiaux de plein air dans les petites communes et hameaux ruraux et qui peuvent, par conséquent, présenter un risque quant à l'apparition d'un foyer de grippe aviaire. En effet, si l'on semble certains en Europe que l'un des vecteurs du virus de la grippe aviaire est les oiseaux sauvages, les couloirs de ces migrations passent effectivement par l'Afrique du Nord, selon les espèces d'oiseaux migrateurs. Parmi ceux-ci figurent, entre autres, le canard sauvage qui, à partir du mois de décembre, vient se réfugier en Afrique. Les agents des forêts de la wilaya d'Oran sont appelés eux aussi à plus de vigilance pour surveiller et prévenir l'apparition des premiers oiseaux vers nos zones humides. Mais pour ce qui est des élevages familiaux de plein air, il est presque impossible, à ce moment, d'éviter les contacts avec les oiseaux sauvages… Roumanie, Turquie et Grèce n'y sont pas parvenues… Le responsable du service vétérinaire de la wilaya d'Oran estime que, malgré tout, en termes de moyens humains et matériels, la barrière sanitaire est instaurée et de préciser : “Même avec 32 vétérinaires, l'information épidémiologique est gérable dans la wilaya ; nous contrôlons périodiquement les parcs avicoles avec des prélèvements de virologie, sérologie, d'histopathologie, de parasitologie, etc. L'année écoulée, plus de 200 prélèvements avait été effectués. Au niveau des frontières, tous les produits avicoles et de charcuterie sont soumis à une dérogation sanitaire d'importation…” Et notre interlocuteur de préciser : “Jusqu'ici, nous n'avons aucune maladie qui s'est déclarée dans le cheptel avicole de la wilaya…” À noter, néanmoins, que durant l'année 2004, ce sont 500 000 poussins qui avaient été brûlés pour cause de salmonellose. Mais le système repose aussi sur le professionnalisme des éleveurs et leur propre vigilance puisqu'il est impératif qu'ils déclarent aux services compétents les pertes et morts suspectes qui pourraient survenir dans leur élevage. Il est bon de souligner que cette crainte de la grippe aviaire et de ses conséquences survient alors même que les vétérinaires avaient entamé un mouvement de grève pour réclamer, entre autres, plus de moyens dans l'exercice de leur fonction. Une revendication qui vient à point nommé dans notre pays qui, à l'instar de ceux du tiers monde, ne peut se vanter de posséder un système de surveillance et d'organisation des plus parfaits. F. B.