Comme chaque année, les étals de zlabia et qalb ellouz prolifèrent. À l'approche du f'tour, ils sont pris d'assaut. Leur prix diffère selon qu'ils sont exposés sur l'avenue principale et en quantité importante, ou dans le coin d'une ruelle peu fréquentée…, selon aussi que les plateaux proviennent de Blida, Bou-Ismaïl (devenue une référence en matière de qualité pour qalb ellouz) ou que le produit a été préparé chez soi ou par un pâtissier local. En matière de zlabia, un commerçant qui a pignon sur rue (vendeur de beignets durant le reste de l'année) excelle, depuis deux décennies, au moins, dans l'art de la confection de cette douceur très prisée durant le mois de ramadan. D'autres, pros ou novices, se sont investis, depuis, dans le créneau. Une autre douceur très demandée durant le mois de jeûne est une boisson qui s'arrache littéralement : cherbêt. Un laitier (le défunt père) avait ouvert ce commerce il y a une soixantaine d'années. À l'époque et plus de 30 ans après, encore, aâmmi Abdelkader vendait du lait de vaches qui venait des fermes d'El-Affroun. Il se servait, alors, de la mesure en laiton d'un litre pour verser le lait dans les brocs des clients. Depuis, le lait pasteurisé en sachets a pris la place, et il se vend partout. Ses fils ont alors trouvé l'originalité : la préparation de cette boisson au citron très appréciée et qui attire une foultitude de clients venant de partout. On tente de deviner ce qui donne son bon goût acidulé et délicatement parfumé. Impossible de le savoir ! Le brevet appartient à la maison. À l'approche du f'tour, les voitures créent de véritables embouteillages aux abords du magasin qui sert ses sachets d'un ou de deux litres de cherbêt sur le trottoir même où les clients sont agglutinés tels des essaims d'abeilles. Celles-ci d'ailleurs, tout comme les acheteurs, sont, chaque année, fidèles au rendez-vous chez “Qardjedj”, durant le mois sacré. Le jour de l'Aïd, il n'y a plus trace de la boisson du ramadan. Les sachets de lait reprennent leur place dans le frigo et le congélateur, et le trottoir qui s'est vidé se meuble de cageots en plastique de l'Onalait. F. S.