En dépit d'une capacité de mobilisation indéniable sur le terrain, notamment de la part du Cnapest et du CLA, les syndicats autonomes n'ont pas réussi à peser de façon significative dans le rapport de force, dans le cadre du dialogue avec le ministère de tutelle. Dans le secteur de l'éducation, la représentation syndicale est assumée de façon quasi exclusive par la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE). Les pouvoirs publics préfèrent l'avoir comme interlocuteur, privilégié en tout cas, car elle sait jouer au pompier en temps de surchauffe, arrondissant les angles par-ci, tempérant les ardeurs revendicatives par-là. Mais, à la décharge de la FNTE, l'atomisation de la représentation syndicale autonome dans le secteur de l'éducation, y est pour grand-chose dans cette situation paradoxale. Non pas qu'il faille jeter la pierre sur le pluralisme, mais force est de constater que jusque-là, et en dépit d'une capacité de mobilisation indéniable sur le terrain, notamment de la part du Cnapest et du CLA, les syndicats autonomes n'ont pas réussi à peser de façon significative dans le rapport de force, dans le cadre du dialogue avec le ministère de tutelle. Et cette défaillance, qui a agi négativement sur leur efficacité, les syndicats autonomes semblent l'avoir enfin comprise. C'est du moins ce que suggère leur initiative de tenir prochainement des états généraux. Ce sera certainement pour eux l'occasion de procéder à une évaluation de la situation du pluralisme syndical, dans l'éducation et de dégager des pistes de travail pour une action plus efficace. Une efficacité d'autant plus nécessaire que le statut particulier de l'enseignant sera bientôt discuté, dans le cadre du dossier global de la Fonction publique. Pour pouvoir arracher le maximum aux enseignants, qui attendent beaucoup de ce statut, les syndicats autonomes devraient accorder leurs violents. N. S.