Unanimité et consensus à Rome où les pays du G20, les plus riches mais les plus grands pollueurs aussi, ont décidé de prendre sérieusement à bras le corps le problème du réchauffement climatique. Et de mettre la main à la poche. Engagements avant de se rendre à Glasgow en Ecosse pour la COP26. La COP 26 est "le dernier et le meilleur espoir" de parvenir à limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'Accord de Paris, a déclaré son président Alok Sharma hier à son ouverture à Glasgow (Ecosse). Pendant la pandémie de Covid-19, "le changement climatique n'a pas pris de vacances. Tous les voyants sont au rouge sur le tableau de bord du climat", a-t-il ajouté, appelant à accroître les ambitions au premier jour des deux semaines d'une conférence climat considérée comme cruciale pour l'avenir de l'humanité. "Si nous agissons maintenant et ensemble, nous pouvons protéger notre précieuse planète", a-t-il poursuivi. "L'humanité est face à des choix difficiles, mais clairs", a, de son côté, déclaré la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa. "Nous pouvons soit choisir de reconnaître que continuer les choses telles qu'elles sont ne vaut pas le prix dévastateur que nous devons payer et mettre en place la transition nécessaire, ou alors accepter de participer à notre propre extinction", a-t-elle prévenu. L'Accord de Paris vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement bien en deçà de +2°C par rapport à l'ère préindustrielle, si possible +1,5°C. Mais avec les tendances actuelles, les experts climat de l'ONU (Giec) ont mis en garde contre le risque d'atteindre +1,5°C autour de 2030 et les engagements climat des Etats mènent vers un réchauffement catastrophique de 2,7°C. Plus décidé, le G20 s'accorde sur l'objectif de l'accord de Paris avec l'engagement de maintenir les températures à moins de 2°. L'objectif de 1,5° est à portée de main mais nécessite des actions volontaristes et efficaces. L'enjeu principal est de savoir quels moyens concrets les pays engagent pour respecter cet objectif, ce qu'ils sont souvent réticents à indiquer, déplorent les ONG. Car selon la dernière évaluation de l'ONU qui prend en compte les nouveaux engagements d'une majorité des pays signataires, le monde se dirige toujours vers un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C. Ou au mieux +2,2°C si on prend en compte les promesses souvent "vagues" de neutralité carbone pour le milieu du siècle. "Le milieu du siècle" est précisément la formulation retenue par le G20 dans le document final. Un horizon moins précis que la date de 2050 voulue notamment par la présidence italienne du G20, "mais tout à fait significatif, considérant la diversité des pays qui participent au G20", selon la présidence française. L'Accord de Paris évoque l'objectif d'"équilibre" entre émissions et absorption des gaz à effet de serre "au cours de la deuxième moitié du siècle". Sous la pression de l'ONU, de plus en plus de pays s'engagent pour cette neutralité carbone, la plupart pour 2050, quelques-uns pour 2060 ou 2045 : La Chine et la Russie, par exemple, se sont fixé 2060, l'Australie et la France 2050. En excluant les simples promesses, 49 pays représentant 57% des émissions mondiales, dont l'ensemble des membres de l'UE et les Etats-Unis, ont pris cet engagement de façon formelle, selon le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement.