Le procureur de la République, représentant du ministère public, a requis, hier, la peine de deux mois de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA à l'encontre de 22 hirakistes. Mis en délibéré, le verdict sera rendu le 12 décembre prochain. Interpellés le 26 février dernier, en marge de la 106e édition du mouvement populaire pacifique (Hirak), et après deux reports de leur procès, les 22 hirakistes ont comparu, hier, à la barre du tribunal correctionnel de Tiaret. Ils sont poursuivis pour attroupement et incitation à attroupement non armé. "Connaissez-vous le reste des accusés ?" ou "Êtes-vous un habitué du Hirak ?", telles sont les questions sur lesquelles la présidente du tribunal a axé son audition et auxquelles devaient répondre les prévenus tout le long du procès. Les réponses ont été négatives pour la plupart des accusés dont certains ont même déclaré qu'ils étaient surpris par les agissements musclés des forces de l'ordre, soulignant que leur interpellation a eu lieu hors du mouvement. C'est, d'ailleurs, ce qui est relaté par Me Nouar, un avocat de la défense, qui a focalisé sa plaidoirie sur la manière avec laquelle sont interpellés ces jeunes. "Personne ne peut nier que la plupart des Algériens sortaient tous les vendredis pour fustiger le système en place en scandant des slogans hostiles au pouvoir pour réclamer un Etat de droit et démocratique pour une Algérie nouvelle, et le mouvement n'est pas seulement orchestré par ces jeunes qui étaient traqués individuellement pour se retrouver aujourd'hui à la barre pour un délit arbitraire", s'est-il lamenté. La même version a été réitérée par les trois autres avocats de la défense qui ont demandé l'acquittement pur et simple de l'ensemble des accusés.