Les corps des deux responsables du club sportif de Benrahmoune, dans la commune de Corso, tués dimanche soir dans un attentat terroriste, ont été inhumés, hier, en présence d'une foule très nombreuse. Les deux cercueils couverts de l'emblème national ont été portés par des jeunes de la localité jusqu'au cimetière de Sidi Zahar de Corso où ils ont été enterrés en présence du wali de Boumerdès, du président de l'APW et d'autres responsables civils et militaires de la wilaya. Bouazza Saïd, âgé de 35 ans, père de 3 enfants et président du club de football de la localité de Benrahmoune, et Arrar Boudjemaâ, président du CSA de la même localité, âgé de 42 ans et père d'un enfant, ont tous les deux contribué au développement des activités de la jeunesse dans cette localité laquelle, il faut le souligner, a trop souffert du terrorisme durant les années 90. Bouazza Hamid, le frère aîné de Saïd, sera d'ailleurs l'une des premières victimes des actes terroriste enregistrés dans cette localité. Hamid sera assassiné en 1997 devant son domicile, non loin du lieu de l'attentat qui a coûté, dimanche dernier, la vie à son frère Saïd. Cette cité connaîtra quelque temps après une réelle accalmie, et c'est à ce moment-là que Boudjemaâ et Saïd décidèrent de créer une association sportive qui allait changer complètement le décor macabre de cette bourgade. En l'espace de quelques années seulement, ils réussirent à faire de leur association un véritable pole d'attraction pour les jeunes de la localité. Après le football, c'est au tour d'autres disciplines qui seront créées puis c'est la métamorphose avec l'accession de leur club de football dans la hiérarchie de la ligue de wilaya. Ayant toujours travaillé dans le bénévolat côte à côte, le destin a voulu qu'ils meurent ensemble, alors qu'ils discutaient de l'avenir et des perspectives de leur noble activité. Saïd et Boudjemaâ sont partis après l'immense travail qu'ils ont accompli. aux autres jeunes maintenant de reprendre le flambeau. C'est assurément le meilleur hommage qu'on puisse leur rendre. M. T.