La Haute-Commission électorale (Hnec) libyenne a annoncé, dimanche 7 novembre, l'ouverture lundi 8 novembre du dépôt des candidatures pour la présidentielle prévue le 24 décembre prochain et les législatives qui devaient se tenir en janvier 2022. C'est le coup de starter d'un processus politique initié en novembre 2020 sous l'égide de l'ONU et censé sortir définitivement la Libye, ravagée par une guerre fratricide depuis la chute de l'ancien guide Mouamar Kadhafi, de l'instabilité. C'est hier qu'a débuté le dépôt des candidatures pour les élections présidentielle – dont le premier tour est prévu pour le 24 décembre prochain – et législatives – qui devaient se dérouler en janvier 2022. La Haute-Commission électorale (Hnec) libyenne a annoncé, dimanche 7 novembre, l'ouverture lundi 8 novembre du dépôt des candidatures pour la présidentielle et les législatives. "Le dépôt des candidatures à l'élection présidentielle sera ouvert du 8 au 22 novembre, et celui aux élections parlementaires du 8 au 7 décembre", a annoncé le directeur de la Hnec, Imad al-Sayeh. "C'est le véritable début du processus électoral", a-t-il lancé. Selon M. Al-Sayah, les candidatures pour la présidentielle seront acceptées "exclusivement dans les bureaux de la commission, à Tripoli, dans l'Ouest, à Benghazi, dans l'Est, et à Sebha, dans le Sud, alors que celles pour les législatives pourront être déposées dans tous les bureaux de la Hnec". Imad al-Sayeh a promis que la Hnec ferait "tout pour que ces élections soient libres et honnêtes". Pour ce double scrutin, plus de 2,83 millions de Libyens, sur environ 7 millions d'habitants, se sont inscrits sur la plateforme en ligne de la Hnec. La distribution des cartes d'électeur se fera dans les bureaux de vote jusqu'à la fin novembre. Avec ces élections, les autorités libyennes espèrent clore définitivement le chapitre de la guerre fratricide et le chaos dans lequel se débat le pays depuis une dizaine d'années, soit au lendemain de la chute du pouvoir de l'ancien guide libyen. Pour la communauté internationale, la tenue des élections est essentielle pour pacifier le pays, qui compte les réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique. Dans un contexte sécuritaire fragile, mener à bien ces scrutins reste toutefois incertain. C'est que ce processus politique est lancé au lendemain de vives tensions apparues entre le Premier ministère et le Conseil présidentiel (CP), composé de trois membres représentant les trois régions de Libye, après que celui-ci a décidé de suspendre, samedi 6 novembre, la ministre des Affaires étrangères, tout en lui interdisant de quitter le territoire libyen pendant la durée. Le Conseil présidentiel, qui comprend trois membres représentant les trois régions de Libye, a ouvert une enquête "pour des violations administratives", a déclaré Najla Weheba à la chaîne Libya Panorama. Aucune autre précision n'a été donnée sur les faits exacts qui sont reprochés à Mme Mangoush. Mais, selon des médias locaux, cette décision ferait suite à ses déclarations faites à la BBC il y a quelques jours, dans lesquelles elle a affirmé que Tripoli serait "prêt à coopérer avec les Etats-Unis" pour l'extradition d'un suspect dans l'affaire de l'attentat de Lockerbie. La réaction du Premier ministre ne s'est pas fait attendre. Il a défendu, dimanche 7 novembre, sa cheffe de la diplomatie suspendue en réitérant son "appréciation" pour ses efforts dans l'exercice de ses fonctions, non sans lui donner instruction d'ignorer la suspension et de "poursuivre son action". Il reste que cet accroc ne risque pas, objectivement, d'influer sur le cours des événements ou de remettre en cause ce processus électoral qui peut sortir le pays de sa crise. Mais qui sont les potentiels candidats à cette élection capitale pour l'avenir du pays ? Plusieurs personnalités ont déjà fait part de leur intention de se porter candidates : l'ancien ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha, le diplomate Aref Al-Nayed, l'ex-ambassadeur de Libye à l'ONU Ibrahim Al-Dabbachi, l'ex-ministre de l'Industrie et membre du parti Projet national Fathi Ben Shatwan et l'acteur libyen Hatem Al-Kour. Même Seïf al-Islam Kadhafi, fils de l'ancien "guide", et le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est, ont laissé entendre qu'ils pourraient se porter candidats.