Le nouveau décret régissant les fédérations sportives, récemment adopté en Conseil du gouvernement prend rapidement l'allure d'un véritable coup d'épée dans l'eau. Ses inspirateurs du ministère de la jeunesse et des sports, ceux-là mêmes qui ont placé le nouveau patron du MJS dans une situation délicate, tentent aujourd'hui de sauver la face en se drapant derrière le fait que le décret en question n'est pas encore applicable car non encore publié au journal officiel. La balle est sortie mais elle n'a pas touché la cible. En fait, ces “hommes de l'ombre”, aux compétences aujourd'hui sérieusement remises en cause, savent très bien que, du moins en ce qui concerne la fédération de football, le décret doit être écorché de son essence même, à savoir les deux articles concernant la forte tendance à la désignation du MJS au sein de l'assemblée générale (30%) et le non-renouvellement successif des candidatures à la présidence des fédérations. De là à dire que ce décret est un mort-né, il n'y a qu'un pas à franchir. Il faut savoir que par exemple pour la fédération de football, la FIFA exige qu'une copie des nouveaux statuts d'une fédération lui soit remise sous huitaine afin d'examiner sa conformité avec ses statuts. Ce que le MJS n'a pas fait jusque-là. Une version standart des statuts de la FIFA est du reste disponible au niveau de son site Internet (eh oui, les conseillers de Guidoum peuvent toujours dire qu'ils ne l'ont pas vu). Ce sont donc les statuts actuels de la FAF qui seront appliqués lors de ses deux prochaines AG, ordinaire et élective (20 novembre et 22 décembre) et c'est déjà là un revers suffisant pour la tutelle. Bref, aujourd'hui, le MJS se retrouve coincé entre les menaces de sanctions de la FIFA si ce décret venait à être appliqué aux statuts de la FAF et les conséquences néfastes d'une remise en cause du texte en question aux yeux de l'exécutif et de l'opinion publique. En effet, les algériens ont du mal à comprendre comment une administration d'un tel niveau de responsabilité puisse laisser passer des bourdes aussi lourdes surtout que l'Algérie n'est pas à ses premières démêlés avec la FIFA. Là est toute la question, et il est clair que M. Guidoum, ministre de la jeunesse et des sports, a tout intérêt à faire le ménage au niveau de ses conseillers. Ils ont failli, et la moindre des choses c'est de les congédier pour qu'ils ne puissent pas perpétuer ce mal du sport agérien, en l'occurrence… la place du 1er-mai. Il est établi, aujourd'hui, que depuis quelques années déjà le département du MJS n'est plus capable de mettre en place une stratégie claire pour le sport (à l'exception peut-être du rapide passage de Boubekeur Benbouzid). C'est là que le bât blesse ! S. B.