Rencontrés à Valencia, Nadir Moknèche et Nadia Kaci ont accepté de répondre à nos questions. Liberté : Pourquoi le film n'a pas été tourné en dialecte algérien ? Nadir Moknèche : La première chose est qu'actuellement en Algérie, il existe un manque de comédiens. Lubna Azabal est marocaine, Lounes Tazaïrt ne parle que le Kabyle, donc nous avons opté pour le français. Même si l'Algérie ne fait pas partie de la francophonie, elle est le deuxième pays francophone au monde après le Québec. Et pour exporter son film, il faut une belle histoire avec un bon niveau et les conventions de financement entrent en jeu. Pensez-vous qu'une actrice qui vit en Algérie aurait accepté de jouer le rôle de Lubna Azabal ? Pourquoi pas. Moi, j'aurais demandé, j'aurais posé la question... Il peut y avoir quelqu'un d'un peu particulier, qui sort de l'ordinaire ou du lot. J'espère bien, justement, qu'en Algérie existent des gens capables d'affronter leur société. D'où vient ce titre ? Quand je rencontre en France un Algérien qui ne parle pas bien français, il me dit “Ana Laldjérie” ou encore “One, two, three, viva Laldjérie” qui est un des nombreux slogans scandés par les supporteurs dans les stades. Je me suis dit pourquoi pas ! Viva Laldjérie est le premier film du genre à montrer la nudité et à parler de l'homosexualité. Pourquoi ce genre d'expression ? C'est venu comme ça d'une façon spontanée. Pour ce qui est de l'homosexualité, c'est une chose qui existe et la nudité à partir de la peinture, je me suis dit pourquoi pas ? Et pourquoi ça nous pose des problèmes à nous la nudité ? Qu'est-ce qu'il y a de grave à montrer un corps nu ? Je ne m'inspire ni des littéraires ni des intellectuels, je m'inspire du raï, une expression populaire qui reflète l'image de notre société. Vous avez accompli le rôle de réalisateur et d'acteur. Comment arrivez-vous à gérer ces deux missions ? Je suis de formation comédien. J'aime bien me faire plaisir. Et pour guérir ma frustration, je joue un petit rôle mais, sincèrement, c'est difficile de faire les deux à la fois. Pensez-vous que le public algérien est prêt à regarder ce genre de film ? Justement le public algérien m'a surpris ; je ne savais pas qu'il était aussi prêt et beaucoup plus avancé que je ne le pensais. Avez-vous des projets ? Je suis en train de préparer un film avec le rôle principal pour Biyouna. Un mot pour les jeunes du cinéma algérien... Je souhaite qu'il y ait plus de films en Algérie. Avec les moyens techniques récents, les jeunes peuvent toujours essayer de s'exprimer par l'image qui est une expression formidable. Ali Aït Mouhoub