Les conclusions de la Conférence nationale sur l'industrie, organisée la semaine dernière à Alger, ne sont visiblement pas du goût du Parti des travailleurs (PT) qui a profité de la dernière réunion du secrétariat du bureau politique pour dénoncer ce qu'il appelle l'"entêtement du gouvernement" à maintenir les mêmes politiques à l'origine de l'affaiblissement du secteur industriel dont l'apport au produit intérieur brut n'excède pas les 6%. "Au retour aux privatisations et ouvertures du capital des entreprises publiques au profit du privé national et étranger notamment, la généralisation du prétendu partenariat public/privé s'ajoute l'élargissement de tous les types d'exonérations fiscales et parafiscales au profit de pseudo-investisseurs avec en prime la privatisation des banques publiques", s'inquiète le parti de Louisa Hanoune, qui rappelle que ces banques publiques ont permis à des pans entiers de l'industrie nationale et de l'emploi de survivre et que leur privatisation va "accélérer la mise à mort du patrimoine industriel du pays". Pour le PT, il ne fait aucun doute que la situation du tissu industriel national, déjà malmené par l'ouverture totale du marché aux produits d'importation (résultat de l'accord d'association avec l'UE et des concessions faites à l'OMC), ira en s'aggravant en raison de la poursuite d'"une politique au caractère destructeur". Le PT, qui considère, toutefois, que cette politique n'est "ni une fatalité ni irréversible", rend hommage aux travailleurs et syndicats des entreprises publiques et privées qui luttent pour la préservation des acquis, pour l'amélioration du pouvoir d'achat et des conditions socioprofessionnelles devenues insupportables. Plus spécifiquement, le bureau politique du PT apporte son "plein soutien" aux travailleurs de la Caisse nationale d'assurance-chômage (Cnac) qui se battent "contre le transfert absolument illégal" de cette caisse de son ministère de tutelle vers le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de la microentreprise. La formation de Louisa Hanoune dit, par ailleurs, suivre avec une grande inquiétude les développements intervenus sur la scène politique nationale sur le double plan politique et socioéconomique, au moment où le Fonds monétaire international distribue ses satisfecit au gouvernement algérien. Le PT se préoccupe tout particulièrement de "la concomitance entre l'adoption de la loi de finances 2022, son lot de remises en cause des acquis socioéconomiques et des réalisations de l'indépendance nationale (...) et l'élargissement de lois liberticides dont, dernièrement, la remise en cause du droit de manifester pacifiquement pour l'amélioration des conditions de vie". Sur le plan politique, le PT s'indigne de l'accentuation "des arrestations quasi quotidiennes de militants, activistes... dans toutes les régions du pays, créant un climat de terreur, de confusion, d'amalgame et un sentiment de hogra", au moment où "des centaines de prisonniers politiques et d'opinion sont maintenus en prison et que le nombre des victimes d'abus judiciaires (...) dépasse les 7 000". Le PT appelle ainsi à l'arrêt de la répression, à la libération des détenus politiques et d'opinion, à l'abrogation des lois liberticides et au respect des libertés démocratiques.