L'Union générale des commerçants se démarque officiellement de certains appels à augmenter le prix du pain, affirmant qu'il restera fixé à 10 DA. La polémique autour du prix administré de la baguette de pain normal refait de nouveau surface en ce début d'année. Episodiquement, les perturbations de l'offre et les variations impromptues des prix de certains produits de large consommation font remonter à la surface de sempiternelles contraintes de régulation, d'organisation et de formation des prix sur les marchés locaux. Vieille d'au moins une décennie, la controverse autour du prix subventionné du pain - produit considéré comme hautement indispensable pour le commun des Algériens - revient de nouveau sur le devant de la scène en ce début du mois de janvier. Suite à certains appels lancés ces dernières semaines au sein de la corporation des boulangers pour réclamer une majoration du prix du pain à 15 DA la baguette - au lieu de dix actuellement -, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a vigoureusement réagi samedi pour dénoncer "des rumeurs malveillantes" qui viseraient à "semer la discorde...". Dans un communiqué répercuté avant-hier par l'agence APS, l'Union générale des commerçants, organisation dont dépendent justement les artisans boulangers, se démarque ainsi, officiellement, des appels à augmenter le prix de la baguette subventionnée à 15 DA, assurant que toutes les revendications légitimes des boulangers avaient été soumises aux autorités publiques. Plus tranchante encore, l'UGCAA affirme que "ce comportement exposera le boulanger aux sanctions en vigueur". L'Union assure que toutes les revendications légitimes des boulangers "ont été soumises aux pouvoirs publics pour les prendre en charge, notamment après la hausse des prix des intrants, à l'instar de la levure et des améliorants, en vue d'assurer une marge bénéficiaire acceptable pour les boulangers, sans pour autant compromettre le pouvoir d'achat du citoyen". Les revendications des boulangers, note la même source, sont actuellement au niveau du gouvernement, et ce, après les multiples réunions tenues au siège du ministère du Commerce, avec la participation de représentants des boulangers sous la bannière de l'Union, et en présence de représentants des autres départements ministériels concernés par le dossier. Aussi, l'UGCAA a appelé les boulangers à "faire prévaloir l'intérêt public", faisant savoir que la porte du dialogue et du débat avec la tutelle est toujours ouverte. "Il faudra faire montre de conscience, d'esprit patriotique et ne pas se précipiter à augmenter les prix, de manière aléatoire, à compter du 1er janvier 2022", souligne l'Union, qui appelle les boulangers à "ne pas se laisser induire par les rumeurs malveillantes (...) en exploitant les revendications légitimes des professionnels...". Fixé par décret exécutif à 10 DA la baguette de 250 grammes, le prix du pain normal, faut-il le rappeler, est légalement administré depuis 1996, au même titre que celui de la farine panifiable. Confrontés à des hausses récurrentes de leurs charges durant ces dernières années, les artisans boulangers n'ont cessé de réclamer des mesures d'aide pour préserver leur activité. Tout en proposant diverses possibilités de soutiens aux boulangers, les pouvoirs publics rejettent, en revanche, toute éventualité de remise en cause du prix subventionné du pain, produit considéré comme de première nécessité pour les ménages algériens, au même titre que le lait en sachet.