Plusieurs établissements hospitaliers de la capitale enregistrent, ces derniers jours, une hausse des contaminations au Covid-19. Ainsi, le chef du service Covid-19 au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha, le professeur Kamel Hayel, a indiqué que le service qui recevait, en décembre dernier, 8 à 9 cas par jour, en accueille désormais une moyenne quotidienne de 17 à 20, soit le double, mettant en garde contre la situation pandémique prévalant ces derniers jours. Le Pr Hayel a fait savoir que la plupart des cas admis dans son unité de soins sont des familles contaminées par des enfants scolarisés, qualifiant ces cas de "potentiellement graves", en ce sens que ces personnes recourent à l'automédication et refusent de se rendre à l'hôpital. Aussi, 85 à 90% des cas hospitalisés ne sont pas vaccinés, 10% seulement ont reçu les deux doses de vaccin, a-t-il précisé. Même situation au CHU Issad-Hassani de Beni Messous (Alger) qui enregistre, selon le professeur Cherifa Idder, chef du service de médecine du travail et des activités médicales et paramédicales, un total de 136 patients, alors que le service de réanimation atteint la saturation. Il est prévu l'aménagement d'autres services pour faire face à la pandémie. Selon la même responsable, le CHU Issad-Hassani a mobilisé neuf services pour la prise en charge des cas Covid-19, dont des services de pédiatrie (où 5 cas sont hospitalisés), les services gynécologie et cardiologie. Selon le Pr Idder, les cas admis, bien que soumis à une longue hospitalisation, ne nécessitent pas une oxygénothérapie. Elle relève une baisse des décès par rapport à la troisième vague. Elle a également déploré plusieurs contaminations parmi le personnel médical, ce qui pourrait entraver le bon fonctionnement des services. Même son de cloche à l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Zéralda. Son directeur, Moussa Zeghdoudi, fait état d'un taux d'occupation des lits de 91% (53 lits sur 60) et une saturation (100%) du service de réanimation. Il prévoit une hausse des chiffres dans les jours à venir, notamment en raison de la réticence des citoyens à se faire vacciner. Pour sa part, le chef du service de réanimation à l'établissement hospitalier Nafissa-Hamoud (Ex-Parnet), Ayech Achour Toufik, a également évoqué une augmentation des cas dans le service d'examen de la Covid-19, passant de 10/15 cas en décembre dernier à une moyenne de 48/50 cas ces derniers jours. Le Dr Ayech fait état de la saturation du service de réanimation, tout en prévoyant l'extension du service en vue de répondre à la demande. Il a évoqué, en outre, le long séjour des patients à l'hôpital – entre 20 et 35 jours – relevant que cela "prive" d'autres patients, notamment ceux en situation difficile, de bénéficier d'un lit dans l'établissement. Les établissements de production d'oxygène sont réquisitionnés, depuis lundi dernier, pour assurer l'approvisionnement continu de l'ensemble des établissements hospitaliers en oxygène médical, en riposte à la résurgence de la pandémie de Covid-19, indique un communiqué du ministère de l'Industrie pharmaceutique.